Prescripteurs de saines addictions

  • Conseillé par (Librairie L'Armitière)
    30 novembre 2021

    PRIX FEMINA 2021

    Il y a forcément une émotion particulière à lire le dernier roman que l’auteur de « Je ne reverrai plus le monde » a écrit alors qu'il était encore emprisonné.
    C’est sous un régime totalitaire où règne la terreur que vit Fazil jeune étudiant en littérature. Ruiné après le décès de son père, il vit modestement dans une pension et subvient à ses besoins en faisant de la figuration dans une émission de télévision. C’est là qu’il rencontre Madame Hayat, une femme d’âge mûr voluptueuse et hédoniste qui va se charger de faire son éducation sentimentale. Ahmet Altan reconnaît que du fond de sa cellule il est tombé fou amoureux de Mme Hayat et il faut bien avouer que c’est un personnage romanesque absolument admirable. Fazil n’a rien en commun avec elle mais entre ses bras insouciants il oublie l’angoisse et les peines et surtout apprend à ne plus avoir peur du monde et à mépriser la douleur. Mais il y a Sila, la jeune et jolie étudiante avec laquelle il a moult affinités qui entre dans la valse de la confusion des sentiments.
    Ahmet Altan écrit un très grand roman d’amour profond et subtil servi par une plume d’une infinie délicatesse. De la très grande littérature assurément.
    Prix Fémina étranger 2021 . A NE PAS MANQUER


  • Conseillé par (Librairie Dialogues)
    13 août 2021

    Roman d'amour, roman d'amitié. Texte de la transmission, texte de la censure. Écrit de la lumière, écrit de l'obscurité. Ahmet Altan livre dans ce magnifique roman une belle allégorie des âmes qui s'ouvrent alors que les nations se referment... D'une rare profondeur.


  • Conseillé par
    14 janvier 2023

    amour, Turquie

    Je me décide enfin à lire ce roman Prix Femina étranger 2021.

    J’ai aimé que Hayat veuille dire « vie » en turc.

    J’ai aimé la photo des trois fermiers que Fazil, le personnage principal, obtient gratuitement comme un dernier cadeau.

    J’ai aimé les autres personnages de sa pension : le Poète, Bodyguard, Kenan le gars de la province.

    J’ai aimé que Madame Hayat appelle Fazil Marc Antoine, puisqu’elle est Cléopâtre.

    J’ai eu de la peine pour Fazil qui, comme un papillon de nuit, ne sait pas résister à la lumière obscure de Madame Hayat.

    Un roman qui m’a donné envie de regarder le film Sonate d’automne d’Ingmar Bergman.

    Un roman sur la force de l’attachement malgré un pays qui laisse faire les hommes avec un bâton.

    L’image que je retiendrai :

    Madame Hayat et sa robe couleur de miel, à la fois douceur et poison.

    https://alexmotamots.fr/madame-hayat-ahmet-altan/


  • 28 février 2022

    Aimer, sans force et sans armure

    Fazil est un jeune étudiant turc qui, pour payer le loyer de sa chambre, fait de la figuration pour un studio de télévision. Il y rencontre d'abord Madame Hayat, une femme qui pourrait être sa mère, voluptueusement belle, puis Sila, une jolie, jeune étudiante. Dans une Turquie qui se cherche, et où les barbus commencent à se faire entendre
    Bien loin du roman engagé pataud et didactique, ce texte tout en nuances et en subtilité raconte des sensibilités, des réactions, des rêves ou des envies. Les deux femmes qu'aime le narrateur – Sila et son envie de fuir, Mme Hayat et son goût du présent, son sens de l'absurdité de l'existence sont les deux voies (les deux voix, pourrait-on écrire aussi) qui s'offrent à Fazil.
    Les barbus sont là, pourtant, juste derrière la porte.
    Où trouver refuge ? Comment vivre libre ?
    Un livre écrit dans une langue soignée (bravo au traducteur !), construit avec une précision et une douceur aussi irrépressible qu'impitoyable.
    Superbe.


  • Conseillé par
    24 novembre 2021

    Vie et liberté

    Fazil, le narrateur, un étudiant pauvre, partage une pension de famille avec un travesti, un vendeur de contrefaçon, un rédacteur non conformiste, etc… chacun se faisant l’écho d’une société chaotique. Il tombe amoureux, fasciné, de Mme Hayat, ardente et charnelle quadragénaire pleine de mystères ; puis s’éprend de Sila, étudiante ; deux femmes étonnamment libres.

    Le dernier roman de Ahmet Altan, écrit du fond de sa geôle, ouvre les portes de la liberté, de la vie, dans une Turquie qui bascule dans la répression et la censure. Face à la dégradation, la population est soit terrorisée, soit emprunte d’appétit de revanche ou d’exil….

    Confronté au drame de près, Fazil résiste à cette dictature par la littérature mais aussi par l’amour et la sensualité. Comment gérer cette dualité sentimentale et lutter contre ce régime écrasant ?...

    A découvrir…

    « J’avoue que je peine à comprendre comment un seul être peut couvrir autant d’étendue dans la tête et le cœur d’un homme »