Prescripteurs de saines addictions

Enlèvement (Harlequin Mira), roman
EAN13
9782280847742
ISBN
978-2-280-84774-2
Éditeur
Harlequin
Date de publication
Collection
&h
Nombre de pages
423
Dimensions
21 cm
Poids
422 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais

Enlèvement (Harlequin Mira)

roman

De

Harlequin

&h

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Prologue

Il fallait qu'elle se sépare de la nounou.

Debout devant la fenêtre du salon, les yeux fixés sur l'horizon, au-delà des terres vallonnées des Wainscoat, Amelia s'efforçait de maîtriser ses émotions confuses. Elle devait rester logique avant tout.

Combien de temps encore aurait-elle l'impression que sa vie lui échappait ? En se séparant de Kathy, allait-elle enfin assumer ses responsabilités de mère ? Serait-ce le premier pas vers une nouvelle existence, pour elle et pour son fils ?

Vêtue d'un tailleur gris pâle à la veste ajustée, Amelia était d'une élégance impeccable, comme à son habitude, mais son assurance semblait l'avoir désertée. D'une main tremblante — alors qu'elle ne tremblait jamais —, elle repoussa ses cheveux bruns et soyeux en arrière, sans se soucier du brushing que Donald, son coiffeur attitré depuis dix ans, lui avait fait le matin même. Les larmes lui montèrent aux yeux, et elle tenta de les refouler. Si elle se laissait aller à pleurer, son maquillage soigné, auquel elle avait consacré dix bonnes minutes après sa douche, serait gâché, lui aussi.

Tout en attendant Kathy, elle s'obligea à se concentrer sur la situation. La dernière conversation qu'elle avait eue avec son mari, près d'un an auparavant, lui revint à la mémoire.

Cet après-midi-là, Johnny l'avait rejointe dans son spacieux bureau, situé au dernier étage de l'immeuble de la société Wainscoat Construction, pour déposer leur fils, Charles. Il comptait lui apprendre à faire du ski nautique, mais avant, il voulait essayer le bateau qu'ils venaient tout juste d'acquérir afin d'être sûr qu'il se manœuvrait sans problème.

— Tu sais, je suis mal à l'aise avec Kathy, avait-il déclaré à un moment. Elle se montre très possessive vis-à-vis de Charles. On dirait même qu'elle est jalouse de la place que tu prends dans sa vie.

— Vraiment ? Je reconnais lui avoir fait remarquer à plusieurs reprises que c'était à moi de prendre les décisions le concernant. Cela dit, Kathy adore Charles. Ce qui est plutôt normal, non ? Après tout, ils passent le plus clair de leur temps ensemble.

Johnny avait acquiescé d'un mouvement de tête, sans pour autant avoir l'air convaincu. D'ordinaire, elle devinait assez bien ses pensées. Mais pas cette fois.

— Tu penses que ça pose un problème ? Ou tu crois que nous cherchons simplement à marquer notre territoire, toutes les deux ?

Il avait haussé les épaules. Des épaules larges, solides, réconfortantes.

— A mon avis, il y a un problème, sinon je ne t'en aurais pas parlé.

— Comment faire, alors ? On ne peut quand même pas la renvoyer. Elle fait partie de la famille.

— Eh bien... non. Elle n'en fait pas partie.

— Elle vit chez nous depuis la naissance de Charles.

— Oui, mais ce n'est qu'une employée.

Il avait raison, bien sûr. Cependant...

— Nous lui avons tout de même confié notre fils.

— Nous pouvons encore le lui confier, sous certaines conditions.

— Quel genre de conditions ?

Son regard attentif et chaleureux s'était posé sur elle. Puis il lui avait suggéré de surveiller Kathy de près et d'écouter soigneusement ce que Charles leur racontait.

En l'entendant, Amelia s'était demandé s'il n'était pas préférable de licencier la jeune femme tout de suite.

— Voyons, Amelia, n'en fais pas trop. Il est inutile de réagir d'une façon aussi radicale, avait-il répliqué avec un sourire.

Un sourire à faire fondre la glace ! Elle ne lui résistait jamais quand il lui souriait ainsi, et il le savait.

— Nous n'avons pas besoin de prendre des mesures drastiques pour l'instant. La situation est encore réversible.

Il avait raison, avait-elle songé. Comme toujours.

Effectivement, ils n'avaient rien de très important à reprocher à la nounou. A l'époque, la situation était encore contrôlable.

Mais aujourd'hui...

Amelia poussa un profond soupir. Les choses avaient bien changé depuis la mort de Johnny. Du moins, c'était ce qu'il lui semblait.

En se remémorant l'année qui venait de s'écouler, elle était bien obligée de reconnaître que Kathy agissait de plus en plus souvent de manière surprenante — voire inquiétante. Par exemple, la jeune femme avait insisté récemment pour que Charles ne change pas d'école. Une insistance qui ressemblait fort à du harcèlement.

Comme Johnny l'avait remarqué fort justement, Kathy avait tendance à outrepasser ses droits. Ce qu'elle avait fait à de multiples reprises, ces derniers mois. Amelia avait même établi une liste de ses débordements, histoire de ne pas l'accuser à tort.

De nouveau, le souvenir de sa dernière conversation avec son mari lui revint à l'esprit, attisant la souffrance que lui avait causée sa disparition.

Il se dirigeait vers la porte quand elle l'avait retenu.

— Johnny ?

— Oui ?

Elle ignorait pourquoi elle l'avait rappelé. Elle aurait tant voulu que leur vie soit différente, plus intime. Qu'il profite de ce moment pour l'embrasser, puisqu'ils étaient seuls tous les deux. Qu'elle lui dise : « Je t'aime. »
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