Prescripteurs de saines addictions

Conseils de lecture

23,00
Conseillé par (Librairie Dialogues)
9 mai 2007

L'histoire est cette science qui scrute le passé nous le rendre intelligible. En écrivant « Une brève histoire de l'avenir » Jacques Attali entend donc nous faire comprendre les 50 prochaines années comme s'il lisait le livre d'histoire qui les raconte. Livre ambitieux donc qu'il articule en deux parties. Dans les deux premiers chapitres ("une très longue histoire" et "Une brève histoire du capitalisme") Attali nous livre sa lecture de ce qu'a été le parcours de l'homme depuis Homo sapiens jusqu'au 11 septembre 2000.

Et c'est cette lecture singulière, et singulièrement riche, passionnante, intelligente (quel brio pour nous faire comprendre que depuis Bruges, Venise, Londres...c'est l'ordre marchand qui gouverne le monde !) qui lui permet de nous donner les clés de ce que sera demain ; les clés de son interprétation de ce que seront demain les choix que nous aurons à faire, de ce que seront après-demain les conséquences des choix que nous ferons demain.Bien sûr les prochaines années nous montreront qu'Attali s'est trompé, sur tel ou tel point de détail, et peut-être même sur tel ou tel sujet d'importance. Qu'importe. Une brève histoire de l'avenir n'est pas un livre de voyance. Attali n'est pas Nostradamus. Une brève histoire de l'avenir est fruit des réflexions de l'un des esprits les plus pertinents qui soient, attentif à nous éclairer de ses recherches de ses réflexions. Une brève histoire de la vie de l'avenir est un livre généreux, utile. A lire d'urgence.


13,20
Conseillé par (Librairie Dialogues)
9 mai 2007

Après "Eloge de la palourde" (malheureusement épuisé chez Flammarion), Marc Le Gros nous livre un "court traité" de la pêche à marée basse. Palémon, crevette... le paysage de cette pêche est celui des grèves, des criques, l'occasion de se souvenir de sa grand-mère, son "roi pêcheur".Marc Le Gros ne pêche pas seulement pour le plaisir de l'instant et les joies de cette traque infiniment subtile. Il n'oublie pas que l'on pêche aussi pour le plaisir de montrer les fruits de cette pêche, les offrir et les déguster."Traou an aod, gle bezan ar flod.En mangeant des choses de la mer, il faut boire." A savourer.


Essai en sept parties

Folio

8,30
Conseillé par (Librairie Dialogues)
7 mai 2007

Milan kundera n'est pas seulement un grand romancier contemporain, un romancier majeur de langue française. il a tiré de sa qualité d'enseignant à l'université l'art de la pédagogie. "Le rideau", essai en sept parties, est un magistral cours de littérature sur l'art du roman, lequel est, pour lui, un art à part entière, ayant comme tel sa spécificité propre. "En inventant son roman, le romancier découvre un aspect jusqu'alors inconnu, caché, de la "nature humaine"; une invention romanesque est donc un acte de connaissance que Fielding définit comme "une rapide et sagace pénétration de l'essence véritable de tout ce qui fait l'objet de notre contemplation" Et Kundera poursuit "les personnages romanesques ne demandent pas qu'on les admire pour leurs vertus.

Ils demandent qu'on les comprenne, et c'est quelque chose de tout à fait différent. Les héros d'épopée vainquent, ou s'ils sont vaincus, gardent jusqu'au dernier souffle leur grandeur. Don Quichotte est vaincu. Et sans aucune grandeur. Car d'emblée tout est clair : la vie humaine en tant que telle est une défaite. La seule chose qui nous reste face à cette inéluctable défaite qu'on appelle la vie est d'essayer de la comprendre. C'est là la raison d'être de l'art du roman."Comme tout art le roman est un art universel, et Kundera le montre bien qui convoque au soutien de sa brillante démonstration Rabelais et Fielding, Cervantes et Gombrowicz, Broch et Musil... et nous montre combien Kafka n'est pas un écrivain pragois.Comme tout art le roman a sa spécificité et son domaine propre ne se confond pas avec celui de la poésie ou celui de la philosophie. "les arts ne sont pas tous pareils; c'est par une porte différente que chacun d'eux accède au monde. Parmi ces portes l'une d'elles est réservée en exclusivité au roman" et Kundera poursuit " Herman Broch l'a dit : la seule morale du roman est la connaissance" ou encore citant Flaubert " je me suis toujours efforcé d'aller dans l'âme des choses". et Proust n'écrivait pas autre chose, Kundera nous le montre ""...chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que , sans ce livre, il n'eût peut-être pas vu en soi-même. La reconnaissance en soi-même, par le lecteur, de ce que dit le livre est la preuve de la vérité de celui-ci..."Ces phrases de Proust, ajoute Kundera, ne définissent pas que le sens du roman proustien; elles définissent le sens de l'art du roman tout court"Il faut lire "Le Rideau", c'est un grand livre, un livre essentiel à tous ceux qui veulent comprendre ce qu'est l'art du roman, à tous ceux qui veulent dépasser les querelles du nouveau roman, à tous les passionnés de littérature.


Conseillé par (Librairie Dialogues)
24 avril 2007

Où il apparaît d'évidence que ce qu'il faut pour être élu ce sont des voix.


25,00
Conseillé par (Librairie Dialogues)
24 avril 2007

S'opposant à la thèse habituelle selon laquelle le dernier Hitler était une "loque hystérique" Fabrice Bouthillon, dans ce court essai de 70 pages, nous monte qu'à force de ravaler le testament politique d'Adolf Hitler "au rang d'une éructation sénile on s'interdit de comprendre qu'il s'agit en fait de la mise en oeuvre d'une stratégie désespérée sans doute , mais extrêmement sophistiquée, qui vise à permettre une survie du nazisme : stratégie au service de laquelle la mort de Hitler devient le dernier atout du national-socialisme". Bouthillon organise sa lecture en deux parties : le premier volet de la manoeuvre est diplomatique, démontre-t-il, mais il y a aussi une dimension théologique dans le texte de Hitler, et c'est la théologie de l'Antéchrist.

Du Christ, Hitler est certes la négation la plus absolue, "mais du coup, il lui ressemble aussi, comme un pôle négatif ressemble obligatoirement à son antipode positif". Comme d'habitude Bouthillon est brillant, et sa démonstration, très convaincante, tout au moins dans sa première partie (l'ultime manoeuvre diplomatique de Hitler) est servie par une très belle langue. Fabrice Bouthillon sait écrire et nous convaincre de l'intérêt qu'il y a à découvrir ce testament, bien connu et pourtant négligé.