Conseils de lecture
1936 : Peu après le coup d'état de Franco, dans une prison, quelques "anarchistes" attendent : tous condamnés. L'un d'entre eux, un jeune peintre dessine avec un crayon de charpentier la vie et les heures au quotidien, sous l'oeil vigilant d'Herbal. Après les exécutions, Herbal ne peut s'empêcher de ramasser le crayon : dès lors, l'homme de mains des fascistes devra apprendre à vivre avec cet autre qui ne le quittera plus. Un ouvrage tout en finesse et en symboles...
"Maman, les turcs !"...attention danger ! Si vous vous sentez d'humeur intolérante, ne lisez surtout pas le dernier Matzneff. Un récit ô combien allègre, mais fort peu orthodoxe, des pérégrinations italiennes et amoureuses d'un quintet d'étudiants... pour le moins atypiques. Sinon, point n'est besoin de parler la langue de Dante pour savourer la subtile impertinence de ce roman, beaucoup moins innocent qu'il n'y paraît.
A 59 ans, Guillaume Tranchemontagne doit subir une banale opération. C'est l'occasion, pour lui de jeter un regard sur sa vie, qui donne toute l'apparence d'une réussite : fortune réalisée dans le commerce du café, travail avec ses enfants. Soudain, tout lui apparaît comme un ratage total. Il entreprend donc de "réparer" et de consacrer son temps et sa fortune à ce projet...au grand dam de ses proches! Les péripéties se succèdent, cocasses ou dramatiques...
A travers l'histoire de cette femme aux multiples facettes, Christine Falkenland nous livre un superbe travail d'écriture. Une écriture au ras des mots, sur un fil de rasoir, débarrassée de toutes métaphores, faisant sienne cette phrase de Tolstoï : " un roman doit – être efficace ". Roman efficace mais pas dépourvu de sensibilité ni d'émotion, tout au contraire. L'auteur nous livre un personnage abrupt, et nous laisse le soin de faire parler nos sens.
L' adversaire, c'est le diable; la part trouble de chacun, plus profonde, béante chez Romand qui le conduit pas à pas d'une vétille commise par un grand mou un peu dépréssif et mythomane à l'imposture puis au crime, à l'assassinat incompréhensible de sa femme, de ses enfants, de ses parents et fait de cet homme arrivé aux portes du vide, auxportes de l'enfer une victime broyée non par les autres mais par lui-même, par ses démons. Le fond de cette histoire pourrait n'être que fiction, invention d'un écrivain noir (Dolstiïevski, Mauriac...). Mais non. Le fond de cette histoire est un fait divers. De l'authentique, sordide, absurde, horrible, qu'Emmanuel Carrère a transfirguré en quasi-roman, sublime, chrétien, rédempteur. Alchimie, miracle de la littérature qui nous fait toucher au fond de nous-mêmes la part de mystère qui nous est commune avec celle d'un assassin. Alire. Absolument.