Prescripteurs de saines addictions

La laveuse de mort, Roman

Macha Dathi, Sara Omar

Actes Sud

  • Conseillé par (Librairie Page et Plume)
    14 mai 2021

    Mille femmes

    Ne nous trompons pas, ce roman, subtilement écrit nous confronte inéluctablement au mépris et à une non reconnaissance du statut et de la condition des femmes par une poignée d'hommes abreuvés d'interprétations des sourates du Coran. Bien que le pays se déchire les frontières et qu'il soit mis à feu et à sang, les femmes continuent de mettre au monde des enfants. Alors que l'homme soumis à la loi d'Allah n'intègre toujours pas le rôle prépondérant de ces "mères courages", l'histoire de Fremsk, deuxième née d'une famille traditionnelle et conservatrice, met des mots justes sur l'inacceptable : la violence meurtrière faite aux femmes.
    Avec un regard acéré, Sara Omar nous dévoile l'intime et l'absurde, la violence et le courage.
    Elle ne nous épargne pas. Une lecture poignante.
    ~~ Catherine ~~


  • Conseillé par (Espace Pierre Lecut)
    17 février 2021

    COUPS DE COEUR DE SOPHIE

    Au Kurdistan en 1986, nait une petite fille mais sa mèche de cheveux blancs la condamne aux yeux de son père et pour la protéger elle est confiée à ses grands-parents maternels.
    Sa grand-mère, très croyante, est "laveuse de mort" c’est-à-dire qu’elle s’occupe du corps des femmes assassinées pour cause de déshonneur, son grand père est un ancien colonel agnostique qui consacre sa retraite aux livres. Choyée pendant l’enfance, Fremsk va malgré tout être menacée car une femme instruite est une offense à la tradition…
    L’auteure est danoise mais réfugiée kurde. Et elle s’est donc inspirée de son histoire pour écrire ce premier roman bouleversant qui nous décrit avec précision la situation impossible des femmes dans les milieux intégristes où elles sont considérées comme la propriété voire l’esclave des hommes…
    Ce roman âpre et difficile s'avère pour moi nécessaire et militant afin que personne n'oublie que cette histoire se passe près de chez nous, ici et maintenant.


  • Conseillé par
    15 mars 2021

    destin de femme

    L’auteure nous plonge dans la vie d’un petit village du Kurdistan des années 80.

    Frmesk a le tort d’être née fille, mais aussi avec une touffe de cheveux blancs : diablerie ou signe d’Allah ?

    Les chapitres sur l’enfance de Frmesk alternent avec de courts chapitres dans lesquels nous la retrouvons en 2016 dans une chambre d’un hôpital de Norvège, en attente d’une opération. Elle se lit d’amitié avec une infirmière, Daria, qui lui fait pourtant courir de grands risques.

    J’ai été étonnée, pour ne pas dire choquée, par la violence entre femmes qui règne au village : elles s’épient entre elles, cherchent la faute chez l’autre, au lieu de s’entraider face au pouvoir patriarcal.

    Mais il faut dire que peu savent lire, et leur vocabulaire semble limité à des insultes.

    J’ai aimé la grand-mère de Frmesk, laveuse de mort, qui prépare celle dont personne n’a réclamé le corps.

    Le grand-père est zoroastrien, et le regard distancier qu’il porte sur la religion musulmane est le bienvenu.

    Un roman plein d’humanité au milieu de tant de noirceur.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du massacre d’Halabja, attaque chimique au gaz, contre cette ville kurde.

    https://alexmotamots.fr/la-laveuse-de-mort-sara-omar/


  • Conseillé par
    21 décembre 2020

    Mon dieu, que ce livre est dur !
    Mais pourquoi dire mon dieu alors qu’après cette lecture on n’a qu’une envie, bannir toutes les religions, en particulier l’islamisme et la lecture aberrante du coran par certains.
    J’ai dû plusieurs fois interrompre ma lecture pour passer à autre chose tellement c’est insoutenable.
    C’est l’histoire de Frmesk dans les années 90, petite fille kurde élevée par ses grands-parents pour échapper à la violence de son père.
    Au Kurdistan, la religion fait loi.
    Les femmes ne sont que quantités négligeables, soumises entièrement aux hommes.
    Fremsk qu’on retrouve en 2016 dans un hôpital au Danemark.
    Le plus dur à accepter, c’est que Fremsk, c’est certainement Sara Omar.
    En voyant sa photo sur internet, avec sa mèche blanche, ça m’a fait froid dans le dos.
    Quel courage il lui a fallu pour écrire ce livre !
    On a du mal à croire que cette histoire puisse se passer à notre époque tant l’obscurantisme règne en maître dans les pays soumis à la religion.
    On comprend mieux pourquoi ces attentats, pourquoi cette violence dans le monde, pourquoi ces guerres, quand les hommes n’ont plus leur libre-arbitre.
    C’est glaçant, c’est abominable.
    Une suite est parue au Danemark.
    Je sais qu’il me faudra prendre sur moi pour la lire, pour replonger dans cette barbarie, mais qu’il est indispensable de le faire pour savoir et comprendre ce qui se passe dans certains pays.
    Même s’il est éprouvant, ce livre devrait être lu par tous, pour ne plus accepter que de telles conditions de vie soient imposées à des êtres humains.