- EAN13
- 9782355960222
- Éditeur
- Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine
- Date de publication
- 03/07/2018
- Collection
- Observatoire des trafics
- Langue
- français
La Monnaie des frontières
Migrations birmanes dans le sud de la Thaïlande, structure des réseaux et internationalisation des frontières
Maxime Boutry, Jacques Ivanoff
Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine
Observatoire des trafics
Il est particulièrement difficile de réaliser une enquête qui voudrait
combiner les méthodes ethnologique et statistique. Par définition, même si
elles ne sont pas exclusives, l’une est qualitative et l’autre quantitative,
l’une comme l’autre essaie de combler leur déficit scientifique et
épistémologique, avec plus ou moins de succès. Nous ne prétendons pas ici
avoir réussi un mariage harmonieux entre les deux méthodes, mais nous avons
fait notre possible pour réaliser des projections chiffrées à partir de nos
données de terrain et observations tout en les comparant avec les recherches
qui ont été beaucoup plus statistiques. Cette étude veut en effet répondre à
certaines questions précises : qui, combien, où et comment ? Nous avons établi
des statistiques qui ne peuvent être totalement fiables, mais qui donneront
une vision plus réaliste que celle existante. En ce qui concerne les études
réalisées par des chercheurs, la réalité de l’immigration est certes abordée,
mais non dans sa complexité, c’est-à-dire des formes sociales qui ont permis à
cette immigration de devenir aussi importante, de l’incroyable complicité et
solidarité des organismes officiels qui masquent les véritables chiffres et
des conséquences socioculturelles ; nous sommes en présence d’une population
nouvelle de plusieurs millions d’individus qui développent des stratégies
d’adaptation que nous étudierons. Les chercheurs se consacrent plutôt aux
aspects, non négligeables évidemment, sanitaires, éducatifs et d’identité. De
manière générale, c’est la prostitution qui retient le plus souvent leur
attention. Celle-ci est plus « porteuse » que l’arrivée et la « gestion » des
centaines de milliers de travailleurs birmans embarqués chaque année sur des
bateaux de pêche qui sont pourtant régulièrement jetés à la mer ou revendus.
Toujours est-il que la capacité de résilience de cette communauté birmane est
si forte qu’elle en devient presque un moteur économique de développement du
sud de la Thaïlande.
combiner les méthodes ethnologique et statistique. Par définition, même si
elles ne sont pas exclusives, l’une est qualitative et l’autre quantitative,
l’une comme l’autre essaie de combler leur déficit scientifique et
épistémologique, avec plus ou moins de succès. Nous ne prétendons pas ici
avoir réussi un mariage harmonieux entre les deux méthodes, mais nous avons
fait notre possible pour réaliser des projections chiffrées à partir de nos
données de terrain et observations tout en les comparant avec les recherches
qui ont été beaucoup plus statistiques. Cette étude veut en effet répondre à
certaines questions précises : qui, combien, où et comment ? Nous avons établi
des statistiques qui ne peuvent être totalement fiables, mais qui donneront
une vision plus réaliste que celle existante. En ce qui concerne les études
réalisées par des chercheurs, la réalité de l’immigration est certes abordée,
mais non dans sa complexité, c’est-à-dire des formes sociales qui ont permis à
cette immigration de devenir aussi importante, de l’incroyable complicité et
solidarité des organismes officiels qui masquent les véritables chiffres et
des conséquences socioculturelles ; nous sommes en présence d’une population
nouvelle de plusieurs millions d’individus qui développent des stratégies
d’adaptation que nous étudierons. Les chercheurs se consacrent plutôt aux
aspects, non négligeables évidemment, sanitaires, éducatifs et d’identité. De
manière générale, c’est la prostitution qui retient le plus souvent leur
attention. Celle-ci est plus « porteuse » que l’arrivée et la « gestion » des
centaines de milliers de travailleurs birmans embarqués chaque année sur des
bateaux de pêche qui sont pourtant régulièrement jetés à la mer ou revendus.
Toujours est-il que la capacité de résilience de cette communauté birmane est
si forte qu’elle en devient presque un moteur économique de développement du
sud de la Thaïlande.
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