Prescripteurs de saines addictions

Chapeaux pour Alice
EAN13
9782714305220
ISBN
978-2-7143-0522-0
Éditeur
José Corti
Date de publication
Collection
Ibériques
Nombre de pages
99
Dimensions
22 x 14 x 0,4 cm
Poids
135 g
Langue
français
Langue d'origine
castillan, espagnol

Chapeaux pour Alice

De

Illustrations de

Traduit par

José Corti

Ibériques

Indisponible
Tout comme il malmène le genre romanesque en jouant avec les mots et les langues, Julián Ríos excelle dans de curieux "récits peints" où s’allient le mot et l’image, comme dans Chapeaux pour Alice, l’essai et la fiction, comme dans La vie sexuelle des mots, ou les images et les conversations, comme dans Les tentations d’Antonio Saura (1991).
En réalité, l’interrogation d’Alice : "À quoi sert un livre sans images et sans conversations ?" pourrait servir d’épigraphe à plusieurs "romans peints" de Ríos.
Les ombres de Lewis Carroll, Borges, Roussel ou Calvino pourraient être invoquées pour ce livre de promenades où les 23 chapeaux-chapitres (boîtes à surprises chinoises) s’ouvrent et se ferment avec les illustrations d’Eduardo Arroyo.
Pour séduire Alice, le Chapelier Fou va lui proposer simultanément un chapeau fantastique et une histoire qui lui fasse perdre la tête – prenant ainsi le contre-pied de Joyce, pour qui "Un chapeau est un chapeau".
D’une virtuosité étonnante, ces contes étranges, magiques, dignes des Mille et Une Nuits, s’organisent tel un défilé, littéraire cette fois, où nous voyageons dans l’espace géographique (De Paris au Bronx, de Prague à Madrid), temporel (De la Florence du XVIe au Paris de 1789), littéraire (De Shakespeare à Dostoïevski, de Kafka à Melville). À chaque fois qu’Alice accepte d’essayer un autre chapeau, elle se trouve projetée dans un univers nouveau sur les ailes d’une imagination sans bornes. De sorte que finalement, un chapeau n’est pas qu’un chapeau. Et dès que nous pensons avoir compris, le miroir se brise et nous voilà projetés ailleurs, retombant dans un no man’s wonderland.
Laissons-nous enchanter par l’illusionniste de la parole, le "fabuleux fabulateur" pour reprendre le mot de Goytisolo, et acceptons – une fois n’est pas coutume, d’écouter Shéhérazade ou le (vi)co(m)te pourfendu – d’être un homo ludens.
Légèreté, rapidité, exactitude, lisibilité, multiplicité… : les qualités dominantes qu’Italo Calvino demandait pour la littérature du futur, confluent dans ce nouveau livre de Julián Ríos, excellente introduction à toute l’œuvre, d’une troublante originalité.
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