Prescripteurs de saines addictions

Cités 2018, n° 75, L'art à l'époque de l'industrie cultuelle
EAN13
9782130801931
ISBN
978-2-13-080193-1
Éditeur
Presses universitaires de France
Date de publication
Collection
Cités
Nombre de pages
210
Dimensions
24,2 x 17,5 x 1,1 cm
Poids
326 g
Langue
français

Cités 2018, n° 75

L'art à l'époque de l'industrie cultuelle

Presses universitaires de France

Cités

Trouvez les offres des librairies les plus proches :
ou
entrez le nom de votre ville

Offres


Formulé pour la première fois en 1953 dans un article consacré au jazz publié dans la revue Merkur, le concept d'Entkunstung (désartification) marque la pensée tardive d'Adorno qui s'exprime dans sa Théorie esthétique. Ce néologisme désigne chez lui l'idée que l'art, au cours du XXème siècle, a été progressivement « privé de son caractère artistique » (Kunst wird entkunstet ) par le développement de ce qu'il nomme l'industrie culturelle. Productrice de divertissements faciles, d'expériences pauvres (compréhension aisée de significations simples, effets dramatiques faciles, émotions stéréotypées), celle-ci est aux antipodes des exigences du grand art qui ennoblit. L'industrie culturelle produit un succédané de culture, très proche de ce que Greenberg, à la même époque, désigne par le terme de Kitsch. Plus d'un demi-siècle après sa première formulation, quelle pertinence conserve l'expression adornienne de désartification de l'art, et que vaut son diagnostic ? Comment se présente aujourd'hui ce qu'il nomme industrie culturelle ? Au cours du XXème siècle, s'est produit une extension indéfinie des frontières de l'art. On été labellisés « art », des pratiques nouvelles (photographie, vidéo, graffiti), des activités non issues d'une intentionnalité artistique (masques africains, peinture sur sable des Indiens Navajo, dessins d'aliénés...), des gestes et des attitudes empruntés à l'ordinaire extra-artistique (performances et les happenings), des inventions scientifiques (arts technologiques, bio art), etc. L'extension d'un concept variant en raison inverse de sa compréhension, la dé-définition de l'art (H. Rosenberg) ne peut pas ne pas affecter sa consistance. C'est cet ensemble de question que se propose d'instruire ce dossier qui est somme toute celui de la mutation d'une idée moderne de l'art qui a vu le jour à la Renaissance et qui parvient sans doute aujourd'hui au terme du développement de ses possibilités.
S'identifier pour envoyer des commentaires.