Prescripteurs de saines addictions

Pour lire l'ancien français
EAN13
9782200243111
ISBN
978-2-200-24311-1
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
Cursus
Nombre de pages
123
Dimensions
1,8 x 1,3 x 0,1 cm
Poids
134 g
Langue
français
Code dewey
447.01

Pour lire l'ancien français

De ,

Armand Colin

Cursus

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1?>La phrase?>L'énoncé – et ce sera pour l'ancienne langue la phrase du texte écrit – se présente à nous comme assertif, interrogatif ou injonctif. L'injonctif (l'ordre) est exprimé par l'impératif, le subjonctif à la troisième personne.1. L'affirmation et la négation?>L'affirmation n'a pas de marque morphologique spécifique en ancien français. C'est pourquoi nous nous consacrons immédiatement à l'étude de la négation et de son expression. Elle peut surprendre le lecteur.1.1 La négation prédicative• Définition : mot prédicatif = mot qui peut faire phrase à soi seul Cette définition incomplète mais opératoire permet de rendre compte de nombreuses difficultés grammaticales.Exemple : « Qui est là ? Je.»On a obligatoirement moi en français moderne, c'est-à-dire la forme prédicative, fonction qui pouvait être remplie par je dans l'ancienne langue. En revanche, je n'est plus prédicatif en français moderne et a dû céder la place à moi.En ancien français, non, négation prédicative, s'oppose à ne, négation non prédicative. La négation prédicative intervient de différentes manières dans la formulation de la réponse négative.
• La formulation de la réponse négative• Non seul :Pincedés : Rasoirs, chi n'atendés vous point?Rasoirs : Non, car tu l'as passé d'un point. (St Nic., 895.)(Rasoir, vous ne vous intéressez pas à ce qui se passe ici ? – Non, car tu as un point de plus que moi.)• En fait, cet emploi est rare ; non est le plus souvent accompagné d'un verbe. Ce verbe reprend l'idée verbale exprimée dans l'interrogation. Faire est le plus employé.– Ha ! bele, levez vos de ci, [...]– Non ferai voir. (Dole, 4748-4750.)(Belle, levez-vous de là ! – Certainement pas.)Faire, verbe vicariant par excellence (apte à reprendre tout verbe précédemment exprimé), n'est pas le seul utilisé ainsi. La reprise peut être effectuée à l'aide de non + auxiliaire (avoir ou estre), fonctionnant comme verbe suppléant.Tu as veü, si com je croi,Les angles dont la gent se plaignent,Qui ocïent quanqu'il ataignent.– Non ai, voir, mere, non ai, non ! (Perc. R., 398-401.)(Tu as vu, à ce que je crois, les anges dont tout le monde se plaint, qui tuent tout ce qu'ils touchent. – Assurément non, mère, non, non!)Vous fustes anuit a la brune,S'estes ore seur vos gaveles.– Non sui, voir [...] (St Nic., 765.)(Vous avez été en maraude la nuit passée, et vous voilà maintenant bien carré sur vos gerbes. – Non, assurément [...])D'autres verbes, en particulier le verbe vouloir, peuvent apparaître dans des contextes comparables :Dist Chantecler : Renart cousinVos me volez traire a enging.– Certes, ce dist Renart, non voil. (Ren., III, 4365-4367.)(Chantecler dit : Renart, mon cousin, vous voulez m'attirer dans un piège. – Certes non, dit Renart.)Remarque : La réponse affirmative peut être donnée de manière analogue grâce à l'adverbe si (sic latin) qui est anaphorique (il reprend le contenu de la proposition précédente). On a aussi si ferai (si exprime la réponse affirmative). Le verbe faire est ici aussi en fonction de verbe vicariant.• Non accompagné d'un pronom personnelPour formuler la réponse négative, on peut également trouver la négation prédicative accompagnant le pronom personnel :Vallet, fait il, dont nel ses tu ?– Je non. (Perc, 262-263.)(Jeune homme, dit-il, ne le sais-tu donc pas ? – Non.)• NennilPour répondre négativement, l'ancien français peut utiliser nennil. Le mot est formé de nen + il. L'origine de nen est peut-être une forme de ne (négation non prédicative) produite devant un verbe commençant par une voyelle, principalement les verbes estre et avoir.Et Dex ! Orenge nen ot encore mie. (P0, 17.)(Et mon Dieu ! Il n'avait pas encore Orange en sa possession.)Quelle que soit l'origine de cet élément, il se combine avec le pronom personnel de la façon suivante :– nen + je qui se transforme en naie ;– nen + il qui se transforme en nennil (le nenni des paysans de Molière).C'est nennil qui se rencontre dans la presque totalité des cas :Sire, entre moi et Gaheriet irons en la forest ;vendroiz i vos ? – Nennil, fet Lancelos... (MRA, 89, 16.)(Seigneur, Gaheriet et moi, nous irons dans la forêt ; y viendrez-vous ? – Non, fait Lancelot...)
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