Connaissance des Pères de l'Église n°59

L' oeuvre si diverse d'Ambroise de Milan, de ses homélies exé­gé­tiques à l'oraison funèbre de l'empereur Théodose et à sa réflexion poli­tique et morale dans son traité Des devoirs, nous invite à découvrir la pré­sence et l'autorité mul­ti­formes de cet aris­to­crate devenu en 374 évêque de Milan, à un moment capital de l'Empire. Dans une période qui est à la fois de crise et de renais­sance, sous la menace des attaques bar­bares, Ambroise affirme le rôle des chré­tiens dans la cité et il est tout autant défenseur de la foi face à l'hérésie que garant des exi­gences évan­gé­liques face au pouvoir poli­tique , et dans ce contexte, l'historien peut voir se pro­filer les conflits entre Rome et les princes de l'Europe dans les siècles pos­té­rieurs. Poète et homme de culture, il est pré­di­cateur, sou­cieux de la caté­chèse du peuple chrétien, mais il fait figure aussi de maître pour Augustin, qu'il bap­tisera.
Avec Ambroise se consolide, à la fin du IVe siècle, l'Église d'Occident, et, comme Athanase, Basile et quelques autres en Orient, il donne la pleine mesure du ministère épis­copal.
Sou­haitons que ces pages fassent mieux connaître celui que le rayon­nement d'Augustin a peut-??être parfois trop vite éclipsé.Fran­çoise Vinel