Prescripteurs de saines addictions

Marronnages
EAN13
9782844505415
Éditeur
Ibis Rouge
Date de publication
Langue
français

Marronnages

Ibis Rouge

Indisponible
L'auteur de l'ouvrage que vous allez lire ne manque pas d'humour. Faisant
allusion à une émission radiophonique bien connue des auditeurs guyanais, il
fait dire à l'un de ses personnages ce jugement aussi définitif que sommaire :
« elle n'allait pas écouter ce connard, avec ses grands mots et ses grands
airs ? »
Ainsi André Paradis, auteur de Marronnages prend-il ses distances d'avec son
alter-ego de La plume à l'oreille. Ceci vaut bien une mise en garde. Ici, nous
ne sommes plus en radio, mais en littérature, la « plume à la main », et dans
un genre dont Lukacs disait qu'il était celui de « la plus artistique des
formes narratives».
Il s'agit donc d'un ensemble de huit nouvelles, réuni sous le titre de
Marronnages.
André Paradis a un joli talent de conteur. Il sait communiquer à son lecteur
l'affectueuse sympathie qui lui inspirent ses personnages : fille-mère qui se
découvre tardivement un amour maternel insoupçonné, adolescents paumés, à la
dérive, brésilienne qui s'impatiente devant une cabine téléphonique occupé par
un bavard. Tout cela dans une atmosphère extrêmement tendue, de la violence
contenue jusqu'à l'explosion, jusqu'au drame. Mais cette violence est elle-
même tempérée par la distanciation, le décalage, pourrait-on dire, du
narrateur, et aussi par cet amour des « fleurs qui embaument » : sansevieras,
jasmins, buis de chine, etc.
Tenez, commencez donc par celle qui a pour titre La maison. C'est sans doute
la plus achevée dans sa forme et son ressort dramatique. André Paradis veut-il
nous faire ressentir la vive agitation qui s'empare d'une femme confusément
inquiète ? Une phrase lui suffit, toute simple, mais tellement expressive dans
sa sobriété :
« Sa main droite tenait un walwari dont elle s'éventait d'un geste sec de
temps en temps? ».
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