Prescripteurs de saines addictions

Lignes de vie
EAN13
9782378340254
Éditeur
Stéphane Marsan
Date de publication
Collection
Stéphane Marsan
Langue
français

Lignes de vie

Stéphane Marsan

Stéphane Marsan

Indisponible
«  Une histoire merveilleusement bien écrite, dans laquelle Graham Joyce
conjugue drame familial et réalisme magique.  »  Booklist

«  Un roman émouvant, délicieusement nostalgique,  avec une subtile touche de
fantastique.  »  Publishers Weekly

À Coventry, après la Seconde Guerre mondiale, chacun essaie de retrouver une
vie normale. C'est le cas de Martha Vine, matriarche aussi charismatique
qu'elle est tendre avec ses sept filles. Cassie, la plus jeune, n'a pas le
courage de confier à des parents adoptifs le fils de père inconnu auquel elle
vient de donner naissance. Le petit Frank sera donc élevé à tour de rôle par
chacune des soeurs de cette famille singulière. Ainsi l'enfant sera-t-il le
témoin privilégié de ces vies qui empruntent des chemins si différents, dans
les drames et les illusions de l'après-guerre. Mais Frank est un enfant unique
en son genre, doué d'intuitions étonnantes; tout comme sa grand-mère, qui a un
don de prémonition...

« Une fresque sur la famille, l'amour, la guerre et la magie, aux personnages
inoubliables. Il y avait longtemps qu'un roman ne m'avait autant charmé. »
Isabel Allende

Extrait :

« Les soeurs rappellent à Cassie pourquoi elle ne peut pas le garder. Il y a
eu la fois où elle a disparu toute une semaine et, aujourd'hui encore, on ne
sait ni où ni pourquoi. Et la fois où un policier l'a raccompagnée chez elle à
trois heures du matin après l'avoir découverte en train d'errer dans les
décombres d'Owen & Owen détruit par les bombes. Puis l'incident des GI, et
regardez où ça l'avait menée. Et la fois où les pompiers avaient dû la faire
descendre du toit. Celle où elle avait bu de ce whisky que le mari d'Olive
avait fauché dans la cave de chez Watson. Sans parler de la terrible nuit du
bombardement. Oui, sans parler de ça. Et ainsi de suite.

Quel genre de mère est-ce que tu ferais, Cassie ?

Elle peut pas le garder, déclare Aida. Aida est l'aînée, la trentaine déjà
bien avancée, ce qui lui donne la priorité pour tenir tête à Martha.

Ce ne serait pas juste pour le gamin. Et tu sais bien qu'aucune d'entre nous
ne peut se permettre de l'élever. Et toi, tu es trop vieille, avec ta canne et
tout ça.

Je sais bien qu'aucune de vous ne veut le garder, reconnaît Martha. On en a
déjà parlé. Et je ne vois pas pourquoi l'une de vous devrait hériter du
fardeau. Elle a eu tout le plaisir, faudra bien qu'elle goûte aussi un peu de
l'amertume. Mais écoutez-moi bien. Toutes autant que vous êtes, vous avez
mauvaise conscience depuis qu'on a donné l'autre. Toutes autant que vous êtes.
Et moi aussi. Y a pas un jour où ça ne me traverse pas l'esprit. Alors peut-
être qu'on peut réparer la faute à moitié.

Et comment qu'on va faire ? demande Aida. Et puis moi, avec mon asthme...

On va se le partager, dit Martha. Faire un roulement.

Se le partager? glapit Olive. On ne peut pas faire ça !

Mais si, et c'est ce qu'on va faire, déclare Martha.»
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