Prescripteurs de saines addictions

Veronique L.

Conseillé par (Librairie Dialogues)
8 février 2010

Vif, varié, amusant, beaucoup d'aisance et de naturel dans les changements de ton et de registre de langue . Nombreux "échos" des autres oeuvres d'Hervé Hamon . Un livre sympathique et généreux, à l'image de son auteur !

Conseillé par (Librairie Dialogues)
8 février 2010

"Ce qu'ils se mettent sur le dos", quel drôle de titre ... Dans ce roman, il est bien question de vêtements (ceux qui voilent, ceux qui vous dévoilent, ceux qui vous dévorent) . En lever de rideau, une séance d'essayage dans une boutique londonienne chic : Vivien enfile une robe de jersey de soie rouge sombre . A la fin de la pièce, son oncle Sandor découvre, au dos d'un blouson de cuir, un motif clouté, svastika ou croix gammée ... et il en meurt . Entre les 2 scènes, on sera revenu trente ans en arrière, dans le Londres des années 70, avec ses codes sociologiques, culturels, politiques, artistiques, vestimentaires . Les deux "mannequins" auront pris chair et épaisseur car Lydia Grant aura tissé pour son lecteur l'histoire cachée des Kovaks, des réfugiés juifs hongrois . Ouvrage brillant, subtil, dont on découvre insensiblement la trame .


On ne peut imaginer frères plus dissemblables qu'Ervin et Sandor : Ervin, artisan-bijoutier minutieux, besogneux, consciencieux, effacé, mari austère, discret jusqu'à raser les murs, ... et Sandor, truand solaire, homme d'affaires véreux, amant extravagant et ami magnifique ! Pourtant tous deux, le père impeccable et l'oncle scandaleux, auront contribué à "habiller" Vivien . Ce qu'ils se sont mis sur le dos, elle le porte à son tour, héritière de toute une histoire familiale .
Au fond il est surtout question, dans ce roman, d'identité et de filiation .
On sort de sa lecture sonné, ébloui, ému, on y repense longtemps, c'est vraiment de la haute-couture !

Conseillé par (Librairie Dialogues)
18 novembre 2009

Au pays des vermeilles

… ou du bonheur d’entrer en « grand-maternité ». Salomé vient au monde ... et Noëlle Châtelet devient grand-mère. Elle redevient aussi, sous le regard de sa petite-fille nouvelle-née, l’enfant qu’elle a été jadis, poursuivant, de l’autre côté du miroir, telle Alice au pays de Lewis Carroll, le fameux « lapin blanc » ...
Lettre à Salomé, le roman s’adresse aussi à la propre mère de l’auteur, disparue il y a peu (cf La dernière leçon) : penchés avec elles au-dessus de l’abîme du temps, où se télescopent avenir et passé, nous éprouvons, avec elles, le même délicieux vertige.
Les lecteurs de Châtelet aimeront ce nouveau récit sensible, juste, toujours pudique.

Conseillé par (Librairie Dialogues)
18 novembre 2009

Il était une fois un roi, Joao Trois de Portugal, qui décida d’offrir un très beau présent à son cousin l’archiduc Maximilien d’Autriche, afin de s’attirer les faveurs de l’oncle Charles Quint. Ca se passait au seizième siècle, en 1551 exactement. L’enjeu politique étant de taille, le cadeau fut de poids : pas moins de 4 tonnes, un éléphant des Indes pour tout dire, nommé Salomon, accompagné de Subhro, son cornac . Un convoi impressionnant se met donc en branle pour livrer le royal cadeau de Belem à Vienne . L’auteur invite son lecteur (et s’invite lui-même) au voyage épique de l’éléphant. Le passage de Salomon provoque la stupéfaction. Dieu du Ciel, comment peut-on être Persan ? ou Indien ? Cuirassier espagnol, évêque italien, ou … éléphant ?
Farce ubuesque, conte philosophique politiquement très incorrect et fort peu « canonique », truffé de délicieux anachronismes, le roman de Saramago pratique une ironie salubre, mettant à mal – comme c’est bien ! – toutes les superstitions, tous les sectarismes, ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui. On se régale en avalant l’antidote, on RIT !...

19,30
Conseillé par (Librairie Dialogues)
25 septembre 2009

Quelque part dans une Amérique du Sud imaginaire, trois femmes d’une même lignée semblent promises au même destin : enfanter une fille et ne pouvoir jamais révéler le nom du père. Elles se nomment Rose, Violette et Vera Candida. Elles sont toutes éprises de liberté mais enclines à la mélancolie, téméraires mais sujettes aux fatalités propres à leur sexe. Parmi elles, seule Vera Candida ose penser qu’un destin, cela se brise. Elle fuit l’île de Vatapuna dès sa quinzième année et part pour Lahomeria, où elle rêve d’une vie sans passé. Un certain Itxaga, journaliste à L’Indépendant, va grandement bouleverser cet espoir.
Un ton d’une vitalité inouïe, un rythme proprement effréné et une écriture enchantée. C’est ce qu’il fallait pour donner à cette fable la portée d’une histoire universelle : l’histoire des femmes avec leurs hommes, des femmes avec leurs enfants.