Prescripteurs de saines addictions

Brice F.

7,20
Conseillé par (Librairie de l'Angle rouge)
10 juillet 2023

Une ode somptueuse au football brésilien, autant qu'une réflexion sur les fondements sociologiques du peuple carioca.
Régal !

Christian Bourgois

7,50
Conseillé par (Librairie de l'Angle rouge)
10 juillet 2023

" Je vais vider mon coeur de tout son pus ".

C'est une fulgurante claque que je viens de prendre à la lecture de ces saisons de Maurice Pons.
Présenté comme un " livre-culte " dont je n'avais jamais entendu parler avant, j'en émerge encore hypnotisé, comme à la sortie d'un de ces rêves glauques, dans lequel on entre avec un plaisir presque coupable, quelque part entre la nuit et l'aube.
À la fois fable hypnotique, conte cruel, parabole mythologique, et pourtant inclassable. L'écriture est puissante, mordante, savoureuse, d'une ironie pleine à chaque ligne ou presque..
Oui, vraiment, culte.

11,50
Conseillé par (Librairie de l'Angle rouge)
10 juillet 2023

Une puissance rare, un rythme percutant, une poésie glaçante qui raconte la violence systémique et la destruction des âmes.
Le sang des Atrides coule dans ces personnages réunis habilement dans un même souffle choral, théâtral. De l'ordre même de la tragédie antique. Bien plus qu'un livre sur la Mafia et son emprise sur les vies, c'est une habile réécriture du mythe du Minotaure, au coeur du labyrinthe de l'indicible.
Un époustouflant premier roman.

Conseillé par (Librairie de l'Angle rouge)
10 juillet 2023

Le Haruki Murakami du Lubéron

Il y a quelque chose de profondément envoûtant dans cet objet lumineux. Quelque chose de l'ordre de l'oreillette de Daudet (madeleine de Proust provençale). C'est un palimpseste où viennent affleurer tour à tour Daudet, Pagnol, Giono, Bosco, et le grand Frédéric.
Et ça réveille les souvenirs d'enfance, de ces lectures provençales sous le figuier, guetté par la torpeur de la sieste estivale.
Une histoire de mur qui s'effondre un soir d'orage, mettant à nu un ancien trésor oublié. Une histoire de main tendue, entre le passé et le présent, une transmission, un héritage.
Et puis un chant du monde aussi, une langue dont la musique s'écoute les yeux clos, dans cet océan de calcaire, d'ocre et d'azur, poli par le Soleil inquisiteur et le Mistral turbulent.
Et passent un chat, une chèvre blanche bien connue, et comme toujours dans ce paradis là, une histoire de source. Et que surgisse alors le flot des légendes endormies.

22,00
Conseillé par (Librairie de l'Angle rouge)
19 juin 2023

« Ça, c’est le taureau en train de violer Europe […].
Ça, c’est l’aigle avant qu’il agresse Astérie,
l’arrachant à la terre de ses griffes.
Ça, c’est Léda broyée sous un cygne. »

Les Métamorphoses d'Ovide ont accompagné ma jeune adolescence, et nourri mon imaginaire au fur et à mesure que je m'abreuvais des récits de la mythologie grecque et romaine, avec une certaine fascination. Pourtant, je n'aurais jamais pensé pouvoir les redécouvrir, presque trente ans plus tard, et être à nouveau frappé par leur violence, leur cruauté, et leur absolue contemporanéité.

Ce choc de lecture, je le dois à Nina MacLaughlin, qui a choisi de se livrer à une réécriture de son livre préféré.
Elle revisite Les Métamorphoses, en donnant (enfin !) la voix aux victimes des oppressions subies, qu'elles soient de genre ou de classe, qui chacune raconte l'histoire de son point de vue. À chaque fois dans une forme stylistique différente, mêlant habilement l'Antiquité et le monde contemporain, Nina MacLaughlin livre des textes hybrides, entre récit intime, séance chez un psy, compte rendu d'échange de mails...Chacun.e à son tour, Daphné, Procné, Io, Eurydice, Tirésias, Arachné, par exemple, se raconte et vient former au final un chœur dans la plus pure tradition antique, vaisseau de la catharsis.

Ce faisant, Nina MacLaughlin met en relief de façon extraordinaire la dimension patriarcale des mythes grecs et romains, et la violence systémique qu'ils véhiculent. Elle ne se contente pas d'éclairer d'une lumière nouvelle l'un des textes fondateurs de la littérature, elle l'enrichit.
Au cours de cette formidable lecture, on est tour à tour dérangé, choqué, attendri aussi, et même hilare. Et c'est bien là le tour de force de l'autrice, nous donner envie d'y plonger encore et encore, et d'être surpris par leur immortelle vivacité.

Et bravo également à luvan, invitée à l'Angle Rouge il y a quelques semaines, qui a su se glisser avec justesse et fidélité dans la singularité stylistique de Nina MacLaughlin !

B.