Et si?
J'adore les récits d'anticipation, ces images du futur, fantasmées ou craintes, souvent noires, souvent sous le joug de dictateurs, de robots intraitables, des mondes en déclin, ou déjà quasiment exterminés.
Ici on retrouve tout un tas de liens, de références, d'images qui feront penser à tel livre, tel grand classique, tel film, et pourtant, parmi tout ces liens, il y a une voix, celle de Walter Tevis, un mélange de sérieux, et le frémissement joyeux de l'imagination, la peur, et des sentiments plus positifs qui se mêlent pour raconter une histoire passionnante, parfois drôle, émouvante, et selon le poids que vous lui accorderez terrifiante ou terriblement créative!
~~Aurélie~~
De l'autre côté
Il est plus que jamais important de raconter ce qui se passe aux portes de l'Europe, en Europe même, sur la mer, les plages. Mais se mettre dans la peau du passeur, du "salaud", de celui qui se fait du fric sur le dos de ces êtres désespérés, prêts à tout pour survivre ailleurs, de celui qui traite ces gens avec encore moins de considération qu'une marchandise, de cet homme (mais peut-on encore l'appeler "un homme", y-a-t-il encore un soupçon d'humanité en lui pour agir ainsi?), il faut oser, il faut éviter les écueils, les clichés, sonner juste.
Quelle audace donc pour un premier roman que de se frotter à cet anti-héros moderne par excellence. Un sujet casse-gueule. Et pourtant, quelle surprise!
J'aime lorsqu'on creuse un peu, lorsqu'on ose affronter, pour tenter de comprendre, avant de juger, simplement, comme on range des pions dans des cases. On ne parle pas d'excuser, on ne parle pas de pardonner, on parle de comprendre avant de juger.
~~Aurélie~~
Lumineux
Marie Charrel a un don pour nous raconter des histoires passionnantes.
Elle nous livre ici un roman sur la danse, le flamenco, avec cette manière de donner vie à ces personnages, ces êtres en métamorphose, flamboyants, riche d'une énergie, d'une âme, d'une volonté. Il émane d'eux une lumière, une beauté, une véritable arme contre l'obscurité et l'obscurantisme.
Un roman qui rappelle à quel point l'art, ce mélange de beauté, de création, ce concentré de vie, de culture, cette richesse, est plus que jamais nécessaire, quelle que soit la forme qu'il prend, pour ouvrir les esprits, réconforter, vibrer, se sentir vivant et libre.
~~Aurélie~~
Années folles
Ariane Bois de livres en livres prouve que l'on peut mêler le romanesque, des histoires, dérouler des vies, accessibles au grand public et nous sensibiliser à une cause, nous apprendre des choses, des faits historiques, des moments difficiles et des bonheurs, des vies de combats et de joies, des héros et des héroïnes de papier hauts-en-couleurs, terriblement vivants! Ce roman n'y échappe pas, loin de là!
~~Aurélie~~
Terres hostiles
J'avais déjà beaucoup aimé le premier roman d'Aurélie Jeannin "Préférer l'hiver" ces deux femmes, dans cette cabane, loin de tout, une fuite, un refuge...?
Dans son second roman, elle continue de s'intéresser à un lieu précis, ici "Les Bordes" un nom de lieu indissociable d'une nom de famille, ce genre de "maison de famille" qui possède toujours de nombreuses histoires plus ou moins cachées, des secrets, dans chaque recoin, ce domaine n'y échappe pas. Dès les premières pages on ressent l'hostilité du lieu et de cette famille.
Aurélie Jeannin arrive à nous faire entrer d'une manière subtile et surprenante dans la tête de Brune, ses angoisses, ses pensées, ses peurs, ses craintes, on vit avec elle cet instant redouté, on souffre avec elle.
C'est le genre de livre qui met à rude épreuve l'empathie du lecteur, qui vient le chercher, qui vient remuer, difficile de se protéger, les mots se faufileront pour réveiller les peurs primaires.
Moi, qui aime être bousculée, j'ai été servie, j'ai l'impression d'avoir lu ce livre en apnée, d'avoir été passé au programme essorage!
~~Aurélie~~