En campagne !
"Pour diriger notre pays il faut un représentant digne de ceux qui l'ont élu: un individu déterminé, compétent, rassembleur, capable de susciter l'adhésion à son projet par-delà les clivages traditionnels, sûr de ses choix, mais prêt à assumer ses erreurs, sévère, mais juste, exemplaire et honnête.
Je ne serai donc jamais candidat à l'élection présidentielle"
C'est par ces mots que s'ouvre le "Projet pour sauver la France" de Pierre-Emmanuel Barré, humoriste et chroniqueur.
Il déroule néanmoins un programme en plusieurs points: écologie, démocratie, solidarité, sécurité... Comme n'importe quel candidat, mais à l'image de cette déclaration d'ouverture, vous l'aurez compris, avec bien plus d'humour ! Cela n'empêche pas de donner des chiffres, des faits, des vraies pistes de réflexions.
Mais si vous trouvez cette campagne électorale inintéressante ou assez triste, ouvrez ce livre, vous ne serez pas déçus !
On vote pour Pierre-Emmanuel Barré !
Aurélie
La fin ou le début?
"Quinzinzinzili" ! Un titre imprononçable, intrigant, mystérieux.
Pour un chef d'oeuvre, longtemps oublié, du roman post-apo publié en 1935 !
Heureusement, les éditions de l'Arbre Vengeur, dénicheur de pépites, ont eu la bonne idée de le ré-éditer.
Une découverte surprenante !
Aurélie
Corps à corps
Ce roman complètement original mêle une histoire de tribu autochtones, il y a quelques siècles, à une thématique on ne peut plus contemporaine: celles et ceux qui ne sont pas nés dans "le bon corps".
L'auteur nous raconte cette histoire comme une légende, avec des teintes de romans d'aventure, de la spiritualité et ce domaine de l'intime, des questions sur le corps, le genre, l'identité et la sexualité, avec l'intelligence de ne pas tout mélanger (merci !).
C'est une roman charnel, sensuel, vibrant, vivant, qui met tous les sens en éveil, même les sens "anciens", ceux qui n'ont pas été réveillés depuis longtemps.
Une découverte puissante !
Aurélie
Raconter l'indicible
Cette lecture vient dans la continuité de celle de la Pléiade paru à l'automne dernier sur les écrits des camps. Au-delà de la question de "raconter", de "partager" une expérience au-delà du concevable, de l'acceptable, du dicible, il y a la question de la langue, comment transmettre, la puissance de l'expérience vécue, ce qu'on a vu, entendu, ce que l'esprit a saisi de ce qu'il a observé, ce qui a été marqué dans la chair.
Et cette question de la langue est d'autant plus importante qu'Edith Brück prend la plume au moment où les souvenirs s'éloignent, des manques apparaissent et les mots avec.
Et de se rendre compte que le tamis des ans n'a rien atténué de la douleur et de la puissance, de la colère aussi.
Néanmoins dans ce bref ouvrage il y a bien plus de vie que de mort. Il y a une véritable puissance vitale, une vie saisie dans un ensemble, ne plus la résumer à un numéro si marquant soit-il.
Le terme "indispensable" est peut-être galvaudé mais il n'aura jamais semblé aussi indissociable de ce texte, pour que la parole continue d'être lue, entendue, comprise, pour ne surtout plus recommencer.
Aurélie
I have a dream
J'avais déjà été bouleversée par Underground Railroad, je suis à nouveau conquise par Nickel Boys.
Encore une autre variation autour du thème de la ségrégation et des traitements réservés aux Noirs aux Etats-Unis. Sous couvert d'une chronique de vie, l'auteur sème des petits cailloux qui sont autant d'injustices révoltantes, et nous enfoncent petit à petit dans des bois bien menaçants et horribles du racisme à tout les niveaux, de la corruption, et des conséquences fatales sur des âmes innocentes.
Le livre se déroule en 1960, est-ce que tout a réellement changé aujourd'hui? Les événements récents montrent qu'on peut en douter et qu'il y a encore des luttes à mener, un long chemin à parcourir, ce qui rend ce livre encore plus indispensable.
Aurélie