Prescripteurs de saines addictions

Lara C.

Lectrice compulsive avec toujours trois ou quatre livres sous la main, voire cinq ou six et peut-être même plus.
Je ne cache pas mon inclinaison pour la littérature américaine, la littérature japonaise, les romans noirs ou à l'inverse complètement décalés.
Plus largement j'ai une affection toute particulière pour les histoires rugueuses mais à la plume déliée.

Conseillé par (Librairie L'Armitière)
18 janvier 2022

S'il fallait inventer une nouvelle nuance de noir en Polar, je l'appellerais "Noir Dierstein".

S'il fallait inventer une nouvelle nuance de noir en Polar, je l'appellerais "Noir Dierstein". 

Corsé à souhait, "La cour des mirages" est un roman qui m'a mise K.O debout tant le sujet traité est brûlant, l'écriture explosive, les personnages percutants (dans tous les sens du terme) et l'histoire d'une noirceur abyssale. 

Benjamin Dierstein prend le lecteur par surprise : si celui-ci croyait s'en tirer avec une banale histoire de meurtre doublé d'un suicide sur fond policito-social, il se trompe lourdement et n'est pas prêt de revenir du voyage.

Roman sans concessions, "La cour des mirages" fait plonger le lecteur au plus profond de la noirceur humaine. Et si par mégarde nous tentions de reprendre notre souffle, Dierstein nous envoie un direct du gauche histoire que l'on comprenne bien que nous n'allions pas nous en tirer à bon compte; à l'image de ses personnages Pringent et Verhaeghen que l'on n'oubliera pas de sitôt.

Une lecture brute, brutale, sans répit, dont on ressort lessivé, révolté, percuté et même chamboulé. Lorsqu'un polar vous fait ressentir cela, vous ne pouvez passer à côté, quitte à y laisser un peu de vous. 

A noter que bien que faisant suite à "La sirène qui fume", la Cour des mirages se lit très bien à part.

Au Diable Vauvert

17,00
Conseillé par (Librairie L'Armitière)
30 décembre 2021

Pour les nostalgiques des années 90

Mieux qu'une DeLorean pour remonter le temps, "Vertèbres" nous fait replonger dans les années 90 façon pop culture sur fond de roman horrifique. Sans temps mort, d'une écriture nerveuse, avec une histoire dans laquelle on plonge directement, "Vertèbres" se lit d'une traite et saura ravir les amateurs d'hémoglobine.

20,00
Conseillé par (Librairie L'Armitière)
22 octobre 2021

"Les occasions manquées" est un road trip burlesque et si attachant, le voyage décalé de deux quinquas et d'un vieillard mourant à bord d'un tacot qui est lui aussi sur le point de rendre son dernier soupir.
Lorsque le père de Martha avec lequel elle entretient une relation proche du néant demande à sa fille de l'accompagner en Suisse pour un suicide assisté, elle appelle à la rescousse sa meilleure amie Betty, la seule apte à prendre le volant pour ce voyage peu ordinaire. Alcool, tabac et tranquilisants soutiennent nos trois protagonistes quelques peu désabusés dans une épopée cahotique au départ de Hanovre. Sur les routes d'Europe les fragilités et les désillusions de chacun se révèlent et donnent le ton à cette excursion qui réserve bien des surprises. Une odyssée mélancolique mais souvent très drôle où tout est bancale et tout chancèle. Loin d'être affligeant, il y a dans ce court roman un souffle de liberté, un élan réconfortant; on se ferait bien une petite place dans le tacot.
Traduit de l'allemand

Conseillé par (Librairie L'Armitière)
20 septembre 2021

La Bible des soupes !

Si certains l'aiment chaud(e), d'autres la préfèrent froide : la soupe se met dans tous ses états avec cet ouvrage aussi esthétique que complet et astucieusement pensé pour nous donner envie de manger - que dis-je ? Déguster ! - de la soupe au quotidien.

Le fenouil vous fait frissonner, vous rissolez devant le chou kale, les haricots verts vous font peur et le terme légumineuse vous fait grincer des dents : je diagnostique une soupingite aigüe. Mais n'ayez crainte : "Des soupes qui nous font du bien" vous fera changer d'avis sur toutes les saveurs possibles que peuvent receler les soupes et parfois avec des mélanges étonnants !

Cerise sur le gâteau ou plutôt topping sur la soupe : toutes les recettes sont végétariennes et pour la plupart vegan.

Vous l'aurez compris : s'il ne devait en rester qu'un ouvrage sur les soupes dans votre cuisine, ce serait celui-ci.

À découvrir dans son édition augmentée à partir du 6 octobre prochain !

Roman

Le Cherche Midi

19,00
Conseillé par (Librairie L'Armitière)
11 août 2021

Un récit fantasmagorique et quasi halluciné autour du tournage du dernier film de Murnau, "Tabou". Le narrateur, qui s'efface au profit d'un tiers personnage qui lui conte les méandres de ce tournage et des derniers mois de la vie du réalisateur allemand, sera happé par ce personnage énigmatique. Il en sera de même pour le lecteur.

Ce récit qui fait parler les morts est porté par une plume à la fois lyrique et accessible. Nicolas Chemla réussit l'exploit de faire transparaître à l'écrit ce qui caractérise si bien l'œuvre du Murnau : un onirisme puissant teinté d'effroi où l'ombre se dispute à la lumière tant par l'approche cinématographique du cinéaste que par ce qu'elle porte de symbolisme pour lui.

Si vous ne connaissez pas les films de Murnau, je vous invite à les voir. Ce sont des chefs d'œuvres (notamment l'Aurore). "Tabou" manquait à ma collection et ce récit de Nicolas Chemla me fera le regarder avec un œil plus avisé.