Prescripteurs de saines addictions

Yv

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Je lis, je lis, je lis, depuis longtemps. De tout, mais essentiellement des romans. Pas très original, mais peu de lectures "médiatiques". Mon vrai plaisir est de découvrir des auteurs et/ou des éditeurs peu connus et qui valent le coup.

9,20
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1 septembre 2011

Dans une écriture extrêmement simple et accessible, Georges Perec écrit le roman des romans. Celui dans lequel, en marge des personnages et des lieux décrits, naissent des histoires, d'autres lieux, d'autres personnages a priori sans relation avec les habitants du 11 rue Simon-Crubellier, mais ici, tout est lié, ne serait-ce que par une combine parfois ténue, mais toujours visible.
Bartlebooth est le personnage principal, celui qui lie un peu les autres, celui dont l'histoire est le fil rouge du roman. Mais les autres résidents ont tous des histoires ou des aïeux qui ont eu des aventures, rares, rocambolesques, désopilantes, comiques ou tragiques. Malgré les multiples intervenants, le lecteur n'est pas perdu. Perec fait des petits chapitres, consacrés à un habitant ou à la famille, ou plutôt à l'appartement et à ceux qui l'occupent ou l'ont occupé. A chaque fois, il replace ses personnages de telle manière que le lecteur s'y retrouve aisément.
Ce roman est absolument génial, un puits de connaissance dans tous les domaines : histoire, chimie, mathématiques, littérature, peinture, musique, sport, etc, mais jamais pédant, toujours pédagogique et à la portée du lecteur. Un roman qui alterne le burlesque, le cocasse, le drôle, le triste, le sombre, le noir. Un roman dans lequel l'auteur s'essaye à tous les genres, poésie, roman picaresque, épopée, roman d'amour, ... Un roman fourre-tout, mais extrêmement maîtrisé et bien rangé. Un livre unique, d'un genre que je ne rencontrerai pas de sitôt, sauf à relire celui-ci, bien entendu !

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1 septembre 2011

Loin des polars hémoglobineux, trash, rapides et violents. A rapprocher plutôt des romans policiers d'Exbrayat, d'Agatha Christie ou, plus récemment, des excellentes enquêtes de Viviane Lancier -ici et là- de Georges Flipo. A mettre donc entre toutes les mains, devant tous les yeux, même ceux des lecteurs occasionnels, voire très occasionnels : j'en ai un specimen à la maison et je vais lui proposer cette lecture de ce pas.
L'écriture de John-Erich Nielsen est sobre, efficace, va droit au but. Non dénuée d'humour, elle concourt bien entendu à la réussite du livre et au plaisir évident du lecteur à suivre les aventures de l'inspecteur à la barbe rousse hirsute et toujours muni de son sand wedge (club de golf).
Si j'ajoute à tout ce que je viens d'écrire encore trois informations importantes, vous ne pourrez que réserver votre prochain voyage -immobile- dans les Highlands :
- premièrement, l'éditeur a un site sur lequel on peut en savoir plus sur l'inspecteur Sweeney et sur ses enquêtes précédentes : Head over Hills
- deuxièmement, les livres sont très abordables, de format poche, à 4.90€ sur le site susnommé (mais 5.45€ sur la quatrième de couverture)
- troisièmement, je me coltinerais bien les aventures précédentes de Sweeney moi, il me plait bien cet inspecteur et sa tante Midge aussi !

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1 septembre 2011

Lorsque j'ai vu ce livre en vitrine, l'an dernier, je me suis dit qu'il devait absolument rejoindre ma bibliothèque personnelle. Quelques mois ont passé et le voilà donc atterri à la maison. Vous connaissez tous Jean Yanne, le beauf, le mal dégrossi, le vulgaire, le grossier, le râleur, le cynique, l'ironique, le "j'me fous de tout", le mal embouché, le vilain, le taquin, l'acteur qui jubile à faire des gens pas sympathiques : toutes ces images -et d'autres- lui collent à la peau, et il n'a rien fait pour s'en défaire. Au contraire. A chaque fois, il en a rajouté une louche. Mais bien sûr, c'est sa façade d'homme public, son personnage. Il prouve dans ce livre qu'il est drôle, extrêmement cultivé, qu'il écrit vachement bien, et qu'il a un don pour trouver la réplique qui fait mouche. Il remet une petite couche de mauvaise foi, de beaufitude, de misogynie, de misanthropie et qu'est-ce qu'on se marre !
Mais Jean Yanne n'a pas écrit que ces aphorismes, ces blagues ; il a aussi écrit des chansons, des textes, notamment des contes, drôles, cruels et loufoques que je ne me risquerais pas à lire à de très jeunes têtes blondes ou brunes ou rousses ou auburn ou ... autres avant de les endormir. Il a été bien sûr acteur et réalisateur.
Je pourrais vous citer encore plein de passages, des petites phrases, des extraits de textes -sa version du Petit Poucet vaut le détour- mais le mieux, c'est d'aller feuilleter ou carrément lire ce gros livre de 495 pages qui se picorent comme ça entre deux lectures différentes.

roman

Albin Michel

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1 septembre 2011

La déception est à l'image de ce que j'attendais de ce livre. Il commence assez mal d'ailleurs par un inventaire -à la Prévert a-t-on coutume de dire- de sept pages qui aurait pu être drôle, original mais qui est surtout un peu longuet, et qui résume d'ailleurs ce que je pense de l'ensemble de ce roman. Puis, entre en scène Tony Pagoda -dans tous les sens du terme, puisqu'il arrive dans le roman et qu'il se prépare, dans sa loge à monter sur scène pour un concert très particulier, devant du beau monde, des Italo-américains dont Franck Sinatra lui-même.
Seulement, le charme n'opère pas. L'écriture que l'on me promettait unique, originale l'est probablement, mais elle est surtout agaçante et parfois à la limite du mauvais goût et du roman de gare

Les Cahiers dessinés

19,00
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1 septembre 2011

Mix & Remix est une dessinateur de presse. Il officie dans son pays d'origine, la Suisse, mais aussi à Siné Hebdo (disparu depuis) et dans Courrier International. Ce livre regroupe des strip, des dessins uniques, souvent sur l'actualité, mais aussi sur l'évolution de l'homme, sur sa place dans la société et divers autres sujets. Dessins très courts, minimalistes, pas de décors et des personnages simples voire simplifiés, mais gags qui marchent. Les chutes sont très drôles -même si je reconnais que certaines sont un peu plus poussives-, dans l'ensemble, j'ai beaucoup ri. A travers ses dessins, Mix & Remix n'aborde pas que des thèmes légers, il parle aussi de la mort, de la religion, de l'intégrisme, de la pauvreté, toujours avec humour, histoire de faire passer la pilule et des messages clairs.
Un livre de la rentrée littéraire qui permet de donner un souffle d'humour salvateur et bienvenu.