Prescripteurs de saines addictions

Elizabeth P.

Conseillé par
21 avril 2018

Ania , accompagnée de son fils sourd, rend visite à son père qu’elle n’a pas vu depuis quatre ans. Visite décevante.
Le lendemain, celui-ci qui est sujet d’un scandale médiatique, se suicide.
Ania retourne chez son père où elle fait la connaissance de sa belle-mère.
L’action se déroule sous trois jours, jusqu’à l’enterrement.
Le père est décrit comme hautain, méprisant
Ania est comme déconnectée de tout, apathique sans véritables réactions
La belle-mère assure mais est plutôt too much.
Les autres personnages laissent aussi sur notre faim.
On ne sait pas trop bien où veut en venir l’auteur
Le scandale provoqué par le père et les évènements que cela entraîne ne sont pas assez développés.
La distance entre le père et la fille n’est pas suffisamment expliquée.
Une impression de froideur et d’incomplet domine et empêche d’adhérer à l’histoire.

Au Diable Vauvert

18,00
Conseillé par
21 avril 2018

Nicolas Rey continue dans son introspection narcissique.
Auto flagellation de chapitre en chapitre. Heureusement ils sont courts et écrits gros.
Mais, ils ne nous apprennent pas grand chose, à part comme dans « Un léger passage à vide », la difficulté à écrire, la difficulté à vivre,.
L’accent est mis ici sur son incapacité à être un père et un fils responsable, à mener à bien ses histoires d’amour, à s’assumer financièrement……..
Seul point positif, la tendresse réelle et sans faille qu’il vous à sa famille, à ses amis, à son amour.
Ils deviennent difficiles à lire ces auteurs sans imagination qui ne savent rien faire d’autre que se regarder le nombril.
C’est dommage parce que d’autre part, on sent bien une personne fragile et sensible en détresse, et hélas, on ne peut rien y faire.

Olivier Auroy

Intervalles

19,00
Conseillé par
19 avril 2018

« Aussi loin que Waan se souvienne, les hommes étaient toujours entrés en elle par effraction. Le premier avait été l’once Sin. Elle venait d’avoir treize ans. »
Ainsi commence ce roman.
Un début qui interpelle, qui percute. Le ton est donné.
Suivent des pages intenses qui questionnent et donnent une folle envie de continuer pour savoir, pour comprendre.
De page en page, de lieu en lieu, d’année en année, la vie de Waan se déroule.
De Chiang RaÏ en Thaïlande à Paris, cette jeune et belle eurasienne se retrouve dans le salon de massage de Mr Victor, un associé de son père qui était vendeur de rubis.
Et de nouvelles questions fusent entraînant cette avidité à continuer la lecture.
Chaque personnage a sa place privilégiée.
Chaque endroit est parfaitement décrit. C’est tellement visuel qu’on a l’impression d’être là, de voir de nos yeux.
Une première partie très réussie qui met en place les personnages et les lieux.

Puis à partir du salon de massage parisien où exercent Waan, Leïla et Katia, se pose la question de la prostitution. Pourquoi ? Comment en arrive-t-on là ?
Tout en ne dissimulant rien de la prostitution, rien de vulgaire ou de trivial n’apparaît.
C’est un véritable plaidoyer pour les femmes victimes des hommes qui les exploitent sexuellement. Prostitution en général tourisme sexuel en particulier.
La limite est infime entre masseuse et masseuse/prostituée.
La progression des chapitres suivants est sans faille.
Quand se dévoile la véritable personnalité de MrVictor, ça devient une véritable enquête policière.

Avec une documentation sérieuse, un vocabulaire choisi, une construction très cohérente, une imagination débordante, une grande sensibilité, Olivier Auroy nous offre un superbe roman dont on regrette qu’il se termine déjà. On en aurait bien repris quelques pages.

Biographie d'un lieu

Cambourakis

20,00
Conseillé par
8 avril 2018

Humour et tendresse

Quelle petite merveille que ce livre !
Un titre intrigant d’abord : Crapalachia.
C’est un mot inventé par l’auteur, contraction de Appalachia (Appalaches) et crap (merde ). En effet l’auteur est originaire des Appalaches où il a passé son enfance et son adolescence. Et cette région des États-Unis subit de nombreux clichés négatifs, d’où le titre en réaction à ces à priori.
Car, Scott McClanahan adore sa région, les montagnes, les mines, les scieries, le fleuve….. Tout comme il adore sa famille. Et l’entendre nous raconter tout ça est un véritable ravissement.
Quelle tendresse pour sa grand-mère, pour son oncle handicapé, pour son ami plein de TOCS, pour tous ceux qui ont construit sa vie.
Certes, il transpose un peu, il brode pas mal… mais ce n’est pas grave, il l’explique bien, ça l’aide.
Sa manière d’écrire est jubilatoire, son humour irrésistible.

22,50
Conseillé par
8 avril 2018

Courage Astrid !

Quelle histoire épouvantable !
Presque 500 pages de calvaire, de peur.
Peur dans l’enfance avec un père ultra violent qui tyrannise sa femme et ses quatre enfants.
Peur dans la vie d’adulte avec un frère gangster notoire qui a enlevé Freddy Heineken en 1983, tient sous sa coupe ses deux sœurs, fait assassiner son beau frère, gère la pègre hollandaise.
De prison en prison, il continue à régner sur le monde mafieux et à terroriser sa mère et ses sœurs.
Jusqu’au jour où Astrid, devenue avocate, craignant pour la vie de ses sœurs et des enfants de la famille trouve le courage de le dénoncer du meurtre de son beau-frère.
Mais c’est au risque de sa propre vie, elle devra vivre cachée.
Au fil des pages, on est englué dans cette sordide histoire comme l’est la famille Holleeder sous la coupe du père puis du fils Willem.
C’est assez long à lire et le découpage en parties qui ne sont pas chronologiques gêne un peu la lecture.
Mais on ne peut que compatir pour Astrid et souhaiter que son frère reste en prison à perpétuité, ce qui n’enlève pas pour autant les menaces qui continuent à peser sur elle.
On se croirait dans un mauvais film et il semble inimaginable que cette histoire soit réelle et actuelle.
Courage Astrid !