Femmes et sorcellerie, déjà lu ? Oui mais non...
La dent dure est un incontestablement un conte féministe. il parle en 170 pages de femmes (évidemment !), de sorcellerie, de religion, d'invasions et de peur collective. Gros programme me direz-vous ? Je vous répondrai que ça ne fait aucun doute.
Isabelle Garreau a réussi ce tour de force en nous donnant juste ce qu'il faut pour rendre ce conte impossible à poser. Pas de leçons, pas de sociologie de comptoir, rien qu'une très belle narration et cette dent en fil rouge. Et nous replongeons immanquablement dans notre enfantine fascination matinée de terreur quand une sorcière apparaissait dans une histoire. Sauf que cette fois, c'est tout sauf la sorcière qui est à craindre.
Ronan
Journalisme gonzo et années 80, rien de moins !
Charles Salles nous fait plonger en apnée dans la vie d'Alain Pacadis, mythique journaliste à Libé, spécialisé dans la musique. Et pourtant le garçon ne part pas en vainqueur, c'est le moins que l'on puisse dire. Il se révèlera véritable personnage shakespearien. Laissez-vous entraîner dans la vie de Pacadis : ascension, gloire et sa chute tragique sont au programme. Ce roman, cette biographie, est une pure tragédie. Une plongée vertigineuse dans les années 1970 et 1980, une vie, une réalité formidablement retranscrites par Charles Salles.
J'ai adoré !
Ronan
La sortie en poche de L'Autre Prix 2022
Ce roman est un véritable tourbillon de talent narratif et de recherche linguistique. Touchant, réjouissant, espiègle, combatif, et tellement plus. Une pépite à dévorer sans tarder.
Tenir sa langue, peut-être... trouver sa voix, certainement.
L'oppression ouvrière faite texte
Erwan est ouvrier dans un abattoir. Cela signifie répéter les mêmes gestes dans les odeurs et le sang, dans un bruit de ferraille infernal et une cadence qui ne l'est pas moins. Les abattoirs sont remplis de travailleurs transparents, qui ne tiennent que parce qu'ils s'échappent mentalement de leur poste. Pour Erwan, cet échappatoire ne réussira pas à le soumettre à la violence de son quotidien, bien au contraire.
Un roman poisseux, oppressant, un roman ouvrier d'une puissance invraisemblable. C'était une lecture physique, sensorielle même !
Ronan
Matrix c'est de la bombix !
La grande Marie est une royale bâtarde qui a le second inconvénient rédhibitoire d'être absolument disgracieuse. L'avantage c'est qu'au moyen-âge, pour ce genre de "problème", il existe toujours une abbaye perdue et pouilleuse pour accueillir une Marie. Mais Marie est unique : intelligente, généreuse, frondeuse, féministe et forte. Incroyablement forte. Ce roman est sororité. J'ai profondément aimé cette Marie, et les sœurs de l'abbaye, et ce lieu incroyablement réconfortant.
Ce texte est de ceux que vous quittez difficilement, et probablement l'un des quelques textes qui me resteront parmi tout ce que j'aurai lu. Et j'aimerai tellement qu'il soit lu par des milliers de personnes !
Ronan