- EAN13
- 9782918135371
- ISBN
- 978-2-918135-37-1
- Éditeur
- Éditions Dialogues
- Date de publication
- 14/06/2012
- Collection
- Nouvelles ouvertures
- Nombre de pages
- 534
- Dimensions
- 24,1 x 17,1 x 4,2 cm
- Poids
- 940 g
- Langue
- français
Offres
-
Vendu par Librairie Charlemagne La-Seyne-sur-Mer29.50
Contrairement aux évêques, la grande majorité des prêtres soutient la Révolution jusqu’au moment où elle décide qu’ils seront élus. En Bretagne, ils refusent à 80%. Certains seront guillotinés. Les autres, persécutés, exilés, résistent avec le soutien majoritaire de la population.
Au XIXe siècle, l’Église redevient plus influente que jamais. Puis, de 1880 à 1907, elle est persécutée par des gouvernements anticléricaux. Mais tandis que l’épiscopat lutte contre la République et l’école laïque, quelques prêtres combattent ardemment pour la démocratie et les droits syndicaux.
Dans les années 1930, une civilisation de consommation et de jouissance entraîne un recul de la religion. Après 1965, c’est l’effondrement des croyances et surtout des pratiques et des vocations. Un dernier chapitre envisage l’avenir en fonction de possibles modifications dans l’attitude de l’Église et dans nos conditions d’existence.
Bretons et donc catholiques
Article de Pierre-Yves Le Priol, La Croix, 15 novembre 2012 au sujet du livre de Jean Rohou "Catholiques et Bretons toujours ?" (éditions Dialogues)

"Catholiques et Bretons toujours"... Les deux mots ont semblé si bien s accoler à travers l'histoire de la Bretagne qu'il est stimulant de revisiter celle-ci dans un ouvrage dont l'auteur n'exclut pas que la baisse du nombre des prêtres et des pratiquants puisse un jour, même là-bas « empêcher le fonctionnement normal de l'Eglise ». Jean Rohou a connu les plus hautes eaux de la pratique religieuse dans le Léon (nord du Finistère) de son enfance avant de devenir, dit-il "tranquillement athée". II ne se revendique pas ici en tant qu'historien mais en simple essayiste.
Plus de 500 pages pour évoquer le monachisme celte originel [...}.
Après un nouveau fléchissement de la foi au XVIIIe siècle, le clergé de Bretagne soutient le début de la
Révolution puis lui tourne le dos lors de la Constitution civile du clergé. C'est la levée en masse de la chouannerie, surtout de Nantes à Vannes. A partir du Concordat plusieurs figures de la foi bretonne s'imposent à Paris, Chateaubriand et son Genie du christianisme, Félicité de Lamennais et son prophétisme soucieux du peuple. Entre 1850 et 1880, l'Eglise se retrouve à son apogée en Bretagne ; de nouvelles congrégations s'y créent, les missionnaires y sont nombreux à franchir les mers.
Un christianisme à vocation sociale se fait alors jour, inspiré par le « Sillon » de Marc Saugnier et par de dynamiques « abbés démocrates » (le P. Trochu, à l'origine du journal Ouest-France). C'est bientôt le temps du mouvement Ferzh ha Breizh, I'union de la foi chrétienne et de la culture bretonne, considérées comme sœurs. Mais déjà le rationnalisme laïque, instillé par le Breton Renan vient ébranler les positions acquises. C'est tout cela que Jean Rohou évoque dans son livre, avec une bienveillance envers les chrétiens qui n'empêche pas certains reglements de comptes excessifs avec leur Eglise.
Entretien avec Jean Rohou
Jean Rohou nous présente son ouvrage "Catholiques et Bretons toujours ?" (éd. Dialogues). Cet ouvrage précisément documenté est nourri de réflexions sur la religion en Bretagne, du Moyen-Âge à nos jours, et parsemé d’anecdotes piquantes et révélatrices.
Le Christ s’est arrêté à Rome montrait la contradiction entre l’Église et l’Évangile. Ce livre-ci raconte l’histoire de la religion en Bretagne, où elle a eu plus d’importance que dans la plupart des régions.
Voici quatre faits majeurs :
- une christianisation différenciée : forte au Sud-Est (Loire-Atlantique, Morbihan oriental, Sud-Est de l’Ille-et-Vilaine) par les autorités, et au Nord-Ouest (Léon) par les immigrés et leurs moines, moindre au centre. Ces différences ont persisté jusque vers 1960 ;
- les missions spectaculaires du XVIIe siècle qui ont vraiment christianisé et moralisé les gens et même les prêtres, souvent buveurs et même paillards jusque-là ;
- la Révolution : initialement très favorables, les prêtres bretons ont très majoritairement refusé des mesures maladroitement autoritaires, ce qui a conduit à une répression meurtrière ;
- les violents affrontements, de 1880 à 1907, entre le clergé, soutenu par la population, et des gouvernements anticléricaux qui envoyaient des centaines de soldats expulser quelques religieuses.
J’en raconte beaucoup. En voici deux :
- la croisade de l’évêque de Quimper, en 1932, contre la "pornographie", qui en fit une vedette du Canard enchaîné ;
- l’étonnante formation artistique et civique au petit séminaire de Pont-Croix vers 1935 : chorale, orchestre, théâtre (même Le Jeu de l’amour et du hasard) ; débats d’actualité : fascisme, communisme, guerre d’Espagne.
Si à quatorze ans, on m’avait demandé si Dieu existe, je n’aurais pas compris la question. Aujourd'hui je ne comprends pas que l’on puisse croire ce que je croyais alors et que croient plusieurs de mes amis. Cela prouve la variabilité de nos convictions. Rien de plus.
Jamais, toujours, sont des mots à éviter. Dans ma paroisse, 98 % des gens allaient à la messe tous les dimanches jusqu’en 1960. Aujourd’hui, personne de moins de cinquante ans n’y va régulièrement. Mais en 1793, 1830, 1900, on a déjà annoncé la mort de la religion. Aujourd’hui, la civilisation matérialiste nous donne tant de satisfactions que nous n’aspirons plus à un autre monde ; mais elle est en crise, et un jour on trouvera peut-être que le bonheur humain ne peut pas consister dans la consommation. Aujourd’hui, le Vatican contredit tellement nos mœurs et nos idées qu’il discrédite l’Évangile ; mais l’Église finit toujours par accepter l’évolution historique – avec beaucoup de retard.
Jean Rohou nous parle de son livre Catholiques et Bretons toujours ? (éditions Dialogues) dans l'émission Dialogues littéraires, réalisation : Ronan Loup.
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