Prescripteurs de saines addictions

TOUT APPELFELD... ou presque !

Il est l'un des plus grands écrivains juifs de notre temps. Invité du festival Terres de Paroles, il sera à l'Armitière vendredi 31 mai à 18H pour présenter son tout dernier roman "Les eaux tumultueuses". Pour patienter, vous trouverez une petite bibliographie (presque exhaustive) de ses romans parus en poche. Bonne(s) lecture(s) !

récit

Points

7,50

Katerina, simple paysanne chrétienne, retourne dans son village natal d'Ukraine soixante ans après son départ. Elle se remémore sa jeunesse, dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, du temps où elle servait chez des juifs. C'est là qu'elle s'ouvrit au monde, cruel et magnifique, et découvrit la chaleur d'un foyer. Appelfeld campe un personnage qui a assisté, impuissant, à l'horreur de la Shoah.


8,60

« Le printemps était de retour à Badenheim. On entendait carillonner les cloches de l'église proche de la ville. Les ombres de la forêt battaient en retraite »: dans cette jolie petite station thermale autrichienne où il fait bon vivre, on se prépare joyeusement à accueillir le Festival de musique organisé par le docteur Papenheim. Les vacanciers envahissent les rues, les artistes répètent, les jardins sont en fleurs. Pourtant, en ce printemps 1939, la présence d'un étrange « service sanitaire intrigue et bientôt inquiète... Imperceptiblement, Badenheim se métamorphose et l'angoisse prend le pas sur l'insouciance.


7,20

En Autriche, juste avant la Seconde Guerre mondiale, un écrivain juif, ami de Stefan Zweig et disciple de Kafka, subit les attaques et les calomnies antisémites de la presse. Témoin des errements de son père, son fils Bruno porte un regard aigu sur la lente régression de la société qui l'entoure et les signes précurseurs du drame et des persécutions à venir. Aharon Appelfeld rend visible la montée du nazisme avec une extraordinaire sobriété. Ecrivain du silence et de l'indicible, il fait l'économie du spectaculaire. Et c'est uniquement le quotidien et ses infimes lézardes qu'il nous présente - agrandies par l'ombre projetée de ce que nous connaissons de l'Histoire.


Éditions de L'Olivier

19,00

Traduit de l'hébreu par Valérie Zenatti
À la fin des années 30, la maison Zaltzer était devenue un lieu de villégiature idéal. Les habitués qui s'y retrouvaient chaque été, célibataires et juifs pour la plupart, venaient là avec un but précis : jouer aux cartes, boire et faire l'amour. Cet été-là, Rita est la première arrivée. Elle a hâte que les autres envahissent de nouveau la pension, pour lui faire oublier l'angoisse diffuse qui l'étreint. Mais ils se font attendre. Un orage éclate, le fleuve en crue se gonfle et déverse sa boue dans la cour de l'auberge. L'inquiétude monte elle aussi, se glisse dans les âmes, exalte les conversations.
Le monde vacille, et de ce tohu-bohu émergent quelques images – une synagogue abandonnée, un bar, un pont sur une rivière. Et, très loin, comme en rêve, le rivage de la Terre promise. Proche de Badenheim 1939, avec sa ville d'eaux étrange et ses signes prémonitoires, ce roman d'Aharon Appelfeld est de ceux qui annoncent la fin d'un monde, celui d'une Mitteleuropa encore ignorante du sort qui l'attend.


Histoire d'une vie
Avec Histoire d'une vie, Aharon Appelfeld nous livre quelques-unes des clés qui permettent d'accéder à son oeuvre : souvenirs de la petite enfance à Czernowitz, en Bucovine. Portraits de ses parents, des juifs assimilés, et de ses grands-parents, un couple de paysans dont la spiritualité simple le marque à jamais. Il y a aussi ces scènes brèves, visions arrachées au cauchemar de l'extermination. Puis les années d'errance, l'arrivée en Palestine, et le début de ce qui soutiendra désormais son travail : le silence, la contemplation, l'invention d'une langue. Et le sentiment de l'inachèvement lié au refus obstiné de l'autobiographie, dans son acception la plus courante : histoire d'une vie. Comme si le dévoilement de ce que chacun a de plus intime exigeait une écriture impersonnelle.
Pour Philip Roth, un de ses principaux admirateurs, Aharon Appelfeld est l'héritier de Kafka et de Bruno Schulz.