Conseils de lecture
Edith s'habille avec soin, n'omet pas d'épingler une jolie broche au col de son chemisier, et part à bicyclette. Une halte chez l'épicier, le temps d'acheter le citron qui accompagnera un festin de crevettes, et...en route vers le bois. Elle compose déjà en pensée le beau bouquet tout bleu qu'elle veut déposer sur la tombe de la chère mamie Gunhild. La bicyclette est abandonnée à l'orée de la forêt. Edith s'enfonce sous les arbres, elle cueille et rassemble ses fleurs.
Tout à coup, elle trébuche sur une racine et tombe. Malgré ses efforts, elle ne réussira pas à se relever. Car Edith Tônnesen est une femme de 84 ans. Six longs jours, six longues nuits durant, telle un gisant bien vivant, elle va demeurer là, allonger sur le sol, observant, contemplant la nature autour d'elle... Malgré la peur, la fin, la soif, en dépit des blessures au corps et au coeur, ne peut-on dire que ... "tout est grâce"?
Anne-Marie Lön nous offre un superbe portrait de femme en même temps qu'un hymne à toutes les saveurs de la vie.
J'ai énormément aimé ce roman qui curieusement me rappelle à la fois : Le dîner de Babette, Le vieil homme et la mer, Microcosmos... Un livre à savourer immédiatement!
On trouvera dans ce livre, pour la première fois réunis en un seul volume, les notes et récits de voyages que Flaubert entreprit en famille, seul ou avec son ami Maxime du Camp. Qu'il s'agisse de textes revus et aboutis ou de simples impressions jetées sur des carnets de voyages, Flaubert apporte ici la démonstration qu'un grand écrivain se reconnaît jusque dans la matière brute de ses écrits. Comme a pu le dire Jean-Paul Sartre: "On voit Flaubert tout entier dans ses notes de voyages. Je conseille à tous ceux qui veulent savoir qui est Flaubert de lire ces notes."
"Aux âmes bien nées la valeur n'attend pas le nombre des années". Ann-Marie MacDonald en donne la preuve. Ce premier roman couronné de succès partout dans le monde nous peint le destin dramatique de James Piper et de ses quatre filles dans cette première moitié du 20ème siècle dans une Amérique en proie aux bouleversements de la guerre, de la technique et des arts. 600 pages à lire chaudement installé au coin du feu.
Nous y voilà, à nouveau : décembre, grisaille, morosité, et les jours qui raccourcissent à vue d'oeil, désespérément. Alors, sans attendre la Sainte Lucie et ses processions de jeunes filles scandinaves couronnées de lumière, offrons-nous un petit "coup de soleil" en découvrant Egloff.
"Le soleil a rendez-vous avec la lune...". Tous, ils ont rendez-vous avec l'ECLIPSE, les désensoleillés du 11 août 1999. Mais réussir une rencontre, ça n'est pas si simple... Lisez le livre ! Un vrai bonheur d'écriture, une sorte "d'exercice de style" à la Queneau, autour des héros - anti-héros ? - de ces 24 nouvelles. Tendresse, iromie, humour, poésie, un cocktail léger pour éclairer l'hiver.
Une femme raconte... Tout ce qu'on imagine "aller de soi" dans un couple, quand il faudrait agir comme si l'autre était chaque jour à reconquérir. Mais cette fois, elle y croit, elle va se battre! Balayés, les souvenirs amers : le lent pourissement des sentiments, les habitudes, le laisser-aller, l'éloignement subtil et inexorable. Oubliées, l'infidélité du mari, la haine réciproque, les disputes, les violences. Tout redevient possible. Ils vont guérir ensemble de leur désamour. N'est-elle pas l'épouse dévouée et attentive auprès de lui, si diminuée depuis son accident?
Mais chaque victoire obtenue sur le handicap comme sonne le glas d'une illusion. Après l'espoir fou renaît le soupçon. Il faudra admettre que l'amour est bien mort, pour "apprendre à finir" et ainsi réapprendre à vivre...
On peut saluer la prouesse de l'auteur, un homme (!), qui donne voix à une femme dans un monologue bouleversant de justesse.