Prescripteurs de saines addictions

Conseils de lecture

Conseillé par (Librairie Dialogues)
21 août 2015

C'est un retour sur celles et ceux qui, dans les années 70 et 80, en Italie, en Allemagne, dans une moindre mesure en France (68), ont fait vaciller le pouvoir. C'est sur cette illusion que revient Mathieu Riboulet, sur ceux abattus comme des chiens dans la rue, à Ostie, ou dans le coffre d'une 4L. L'auteur scrute un contexte général à travers un judas planté dans le fondement de l'Europe. Il regarde les morts sauvages, recontextualise les dates, se souvient quelles bandes de jeunes hommes ont formé le vœu de renverser les pères et se faire une place dans la pensée publique. Il dit les corps, tend les désirs du jouir et du faire jouir. Dans 4 ans, le Sida se moquera de tuer les forts ou les faibles. Entre les deux ? Rien, ou eux. Livre masculin à lire par toutes les femmes, livre âpre et d'une certaine gravité, ce texte est un voyage percutant dans ce que l'homme interroge de l'Histoire et sur l'amitié qui a uni les actions et les idées.


18,80
Conseillé par (Librairie L'Armitière)
20 août 2015

Retour émouvant à la vie

Etienne, photographe de guerre, va être libéré dans les heures qui suivent après avoir été pris en otage. Il est obsédé par la dernière photo qu’il était sur le point de prendre quand il a été enlevé. Sa détention, il l’a supportée grâce à un morceau de musique.
Dans quelques heures, il retrouvera sa mère et ses deux amis avec qui il jouait ce même thème musical dans son village.
Ce livre nous parle de la difficulté de réinsertion d’un ancien otage. Peut on reprendre sa vie du jour au lendemain, sa place dans notre société moderne après plusieurs mois d’incarcération, d’isolement complet ? Peut on renouer le dialogue avec ses proches sans problème? Les priorités, les projets de vie sont-ils les mêmes ?
C’est un très beau texte sur l’amitié, l’amour, où la musique et la nature permettent à Etienne de revenir à la civilisation.


Héloïse d'Ormesson

24,00
Conseillé par (Librairie Le Forum du Livre)
20 août 2015

Courrier des tranchées, c'est l'histoire de deux jeunes frères de cœur londoniens que tout oppose durant le grand conflit de la première guerre mondiale. Il y a d'un côté, John Patterson, fils unique d'un facteur londonien féru de littérature qui refuse de s'engager dans l'armée pour pouvoir aller jusqu'au bout de ses études de lettres ce qui a choqué l'effervescence populaire ainsi que ses amis.
De l'autre côté, il y a Martin Bromley, fils d'une famille populaire qui cherche coûte que coûte à s'enrôler dans cette guerre qu'il ne connait pas. Malheureusement, le destin en décidera autrement, le jour ou John découvre parmi les courriers de son défunt père, une lettre de l'armée annonçant la mort sur le champ de bataille de son ami et frère Martin. Mais que dire à la mère de Martin qu'il voit régulièrement, John se mure dans un silence et dans le mensonge. C'est après la mort de son père et la vente de la collection de livres anciens de celui-ci, que John, désespéré, décide de s'enrôler dans l'armée en tant qu'aide de camps d'un officier anglais. Durant cette période, il se lancera dans la correspondance avec la mère de Martin, une fois sous son propre prénom, puis sous le prénom de Martin pour donner de l'espoir à cette mère qui attend depuis si longtemps des nouvelles de son fils. Débute alors le cercle infernal pour John, car, il ne s'arrêtera pas à une seule lettre et pas à un seul homme. Il continuera d'envoyer des cartes aux proches de plusieurs soldats morts sur le champ.
On pourrait se dire, encore un roman sur la première guerre mondiale. Mais non, car l'auteur nous transporte dans cette guerre à travers deux personnages que tout oppose mais qui sont au final très attachant. John plutôt discret et engagé dans la recherche de vérité sur le conflit et Martin plutôt brute qui a la volonté de défendre son pays. L'écriture permet une lecture fluide et très agréable de ce roman (tout de même 600 pages) qui passe à toute vitesse. On se sent spectateur, entre l'exaltation de la guerre et son effroyable vérité. Cette période, la description, ainsi que la mise en situation de l'avant et pendant le conflit est réelle. On reste captivé !


Prix Interallié 2015

Grasset

22,00
Conseillé par (Librairie Dialogues)
19 août 2015

Barthes se meurt et immédiatement le gotha est en émoi. Un inspecteur, mi-barbouze, mi-panthère rose, aimerait tirer un fait au clair : un document a disparu de la serviette du sémiologue. Et s'il s'agissait d'un assassinat ? Barthes sortait bien d'un déjeuner avec Mitterrand ? Que lui veulent les RG de Giscard ? Avec Simon Herzog, sorti des fosses universitaires, ils vont interroger tout ce que la France des trente glorieuses a compté de références intellectuelles. Après avoir planté les décors mythologiques des années 60-80, Laurent Binet nous offre une enquête en forme de farce au vitriol sur le pouvoir de la langue; avec un art consommé de la distance, le verbe est à la hauteur des personnalités croisées (Deleuze, Derrida, Foucault, Eco, et une mention spéciale à Sollers...). C'est brillant, souvent hilarant et libre comme rarement. C'est surtout fait de cette extrême légèreté qui rend toute chose profonde.


Prix Goncourt 2015

Actes Sud

Conseillé par (Librairie Ravy)
19 août 2015

Epoustouflant, une pépite rare !

Une nuit d'insomnie à Vienne, le musicologue Franz Ritter repense à son passé, à ces années pas si lointaines où il voyageait en Orient avec la belle Sarah.
Téhéran, Damas, Istanbul... Berlioz, Strauss, Mahler... Balzac, Hugo, Nerval, Rimbaud, Goethe... Delacroix, Ingres...Véritable plongeé dans le 19e siècle des orientalistes jusqu'à aujourd'hui et le drame syrien.
"Boussole" est un roman époustouflant, superbe, enivrant, une pépite rare à ne surtout pas manquer !
Valérie