Prescripteurs de saines addictions

EAN13
9782200932039
Dimensions
24 x 17,2 x 1,2 cm
Poids
380 g
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Lorsque les Etats-Unis s’engagent dans la Seconde Guerre mondiale en 1941, ils se jurent de tout faire, à la sortie du conflit, pour que cela ne se reproduise plus. L’une des causes identifiées de ce nouveau conflit était à l’époque la maladresse avec laquelle avait été gérée la crise de 1929. En 1940, les droits de douane appliqués par les Etats-Unis s’élevaient en moyenne à 40  % du prix des produits importés, contre moins de 3  % aujourd’hui. Le libre-échange fut donc défendu non seulement parce qu’il pouvait permettre aux entreprises de ce pays, grand vainqueur économique de la guerre, de vendre leurs produits de consommation partout sur la planète –  sans grande concurrence à l’époque  –, mais aussi parce que le commerce pouvait permettre de créer des liens et des coopérations entre les pays, et soutiendrait donc la paix.C’est dans ce contexte que débutèrent plus de soixante-dix ans de consensus bipartisan au sein du Congrès américain en faveur du libre-échange et du développement du commerce international. Cette expansion du commerce mondial a eu plusieurs conséquences  : la diffusion du modèle de développement économique capitaliste à un nombre plus élevé que jamais de pays, la multiplication des dépendances et des interdépendances, la construction européenne, la montée en puissance de pays du Sud, Chine en tête.  Le libre-échange, c’est la concurrence et, par conséquent, la remise en cause permanente des équilibres traditionnels ou supposés acquis. Outre le développement du commerce, il permet au plus grand nombre un accès à un marché toujours plus large avec toutes les conséquences, y compris négatives, qui en découlent. Il entraîne aussi un changement dans les valeurs et les hiérarchies, la montée en puissance possible de minorités et de nouveaux acteurs, etc.  Cette critique s’est ensuite politisée autour des forums sociaux mondiaux et des altermondialistes. Elle se révèle à la fois plus diffuse mais également plus ferme depuis la crise de 2008, et conduit à des changements de politiques économiques, mais aussi politiques au sens large, qui pourraient se révéler structurels. Le «  Brexit  » ou l’élection de Donald Trump en sont des illustrations. Dans une perspective inverse, l’engagement libre-échangiste de la Chine questionne également. Le libre-échange a en effet permis de conforter le «  pouvoir occidental  » depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, renforcé à l’issue de la guerre froide, autour de l’hégémonie économique toujours incontestée des Etats-Unis et de la construction européenne fondée sur une politique commerciale libérale. Il n’a pourtant pas empêché, bien au contraire, l’émergence de nouvelles puissances dont la redéfinition du G20 au moment de la crise de 2008 est une matérialisation.  C’est ces questions que cherche à poser ce dossier à travers des articles divers ayant pour objectifs d’interroger les différents aspects du libre-échange et ses liens avec les relations internationales. L’objectif est ainsi de revenir sur soixante-dix années de libre-échange afin de réfléchir et de débattre sur ce qu’elles ont changé dans les rapports de forces et les relations internationales, puis de penser l’avenir de ce libre-échange.
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