Prescripteurs de saines addictions

La Vraie Vie

Adeline Dieudonné

Le Livre de poche

  • Conseillé par (Le Pain des Rêves)
    1 avril 2021

    La jeune narratrice – on ne saura pas son prénom, dix ans, habite un lotissement qui fut joli, le Démo, dans la plus grande maison, presqu’en limite. Son père partage sa vie entre son emploi dans un parc d’attractions, la chasse du gros gibier -une chambre est réservée aux trophées empaillés du chasseur – et le canapé devant la télévision, avec un verre de whisky. Sa mère et une femme discrète, très discrète, éteinte, une « amibe » dit-elle, qui élève des animaux qu’elle semble aimer plus que ses enfants.

    Régulièrement, le père ayant trop bu ou agacé par un détail, lui crie dessus et la frappe violemment.
    Heureusement, la fillette a un petit frère, Gilles, qui est le soleil de sa vie. Un gamin souriant, joueur, qui a toute confiance en sa sœur qui lui raconte des histoires à faire peur. Ils visitent régulièrement une casse de voitures qui doivent « avoir besoin d’être rassurées », qu’ils caressent et à qui ils « parlent des après-midi entiers ».
    Chaque soir, un camion arrive au son de la musique de « La valse des fleurs » de Tchaïkovski. C’est le marchand de glaces. Gilles « prenait toujours deux boules. Vanille-fraise ». Ce soir-là, elle demande une « chocolat-stracciatella avec de la chantilly ». Quand le vieux monsieur met la chantilly, le siphon lui explose à la figure et le tue. Traumatisant…
    C’est la fin d’une vie familiale « normale ». Gilles se renferme et devient taiseux. Il passe de plus en plus de temps dans la chambre des cadavres, à caresser la hyène empaillée que craint tant sa sœur, et son père se rapproche de lui et l’entraîne pour la chasse. La jeune fille comprend alors que le mauvais esprit de la hyène va envahir la cerveau de Gilles. Elle décide de l’en empêcher en se documentant pour construire une machine à remonter le temps, juste avant la mort du vieux glacier, afin de retrouver le sourire de son petit frère. La petite fille qui rêve que cette chose impossible est possible va garder cette naïveté tout en étant très réaliste : pour arriver à cet exploit, il faut être obstinée, devenir savante, aller très loin dans l’apprentissage de la physique, avoir envie de ne pas être n’importe qui, décider de devenir une seconde Marie Curie. Développant une fine intelligence de la vie, elle va pouvoir grandir en se protégeant presque totalement de la folle violence de son prédateur de père.
    Dès le début, on se laisse prendre par le roman sensible et charmant qui se déroule comme un conte, comme s’il n’y avait pas la violence du père envers les femmes de sa famille. L’écriture d’Aline Dieudonné est fluide, coulante. Elle a l’apparence d’une histoire qu’on commence à raconter et que l’on continue comme elle vient, sans calcul, sans but. Mais sans tarder, la tension monte, on pressent au moins un drame, et, en tout cas, des conduites déviantes, des moments odieusement violents. On ne peut cependant pas prévoir le drame ultime, six ans plus tard, quand la jeune fille sera devenue adolescente, qu’elle affirmera sa détermination, sa liberté, sa féminité. L’angoisse monte jusqu’aux dernières pages. Captivé, j’ai lu ce roman d’une traite et j’avoue avoir eu très peur, persuadé que la narratrice allait mourir.
    Ce n’est donc pas une histoire racontée comme elle vient. La construction rigoureuse fait monter la tension palier par palier : la mère qui se réveille de sa passivité, Gilles qui s’endurcit et devient chasseur, la père qui s’aigrit encore après a perte de son emploi, l’engrangement des connaissances intellectuelles de la jeune fille qui lui donnent de l’intérêt pour une autre vie, sa beauté, sa capacité à séduire le Champion, compagnon de La Plume dont elle garde l’enfant, sa détermination, la dureté de la relation père-fille. A chaque palier, on craint la réaction froidement violente du père. Sous cet angle, c’est un roman noir. C’est aussi un roman initiatique sur la sortie de l’enfance, le changement physique, la puissance du rêve, la lente perte de l’innocence et la découverte de la sensualité et de l’amour, la force de l’esprit afin de pouvoir sortir d’une situation de violence destructrice.
    La petite fille est devenue une belle personne. Et ce premier roman est une belle réussite.


  • Conseillé par (Librairie le Point)
    9 février 2021

    Éprouvant et saisissant !

    Découvrez le quotidien de cette famille "presque ordinaire". Un huis clos familial sombre et surprenant dans ce premier roman dont on ne sort pas indemne ! Une lecture certes angoissante mais incroyable ! On prend une véritable claque !

    Attention, à ne pas mettre entre toutes les mains !


  • Conseillé par (Librairie Obliques)
    12 novembre 2020

    Effroyable !

    La vraie vie, c'est celle d'une enfance volée, d'un contexte familiale sinistre dans lequel évolue notre héroïne, qui tente de préserver son frère de cette violence. Un récit qui ne s'oublie pas !


  • Conseillé par (Librairies de Port Maria)
    23 août 2020

    Une banlieue pavillonnaire plutôt sympathique,une petite famille classique, de jeunes voisins charmants... mais... une fois chacun chez soi, que se passe t-il derrière les murs ? Une violence insidieuse.
    Une écriture au scalpel et un roman de société qui vise juste là ou ça fait mal.
    Bref, la vraie vie...


  • Conseillé par (Librairie Coiffard)
    9 juillet 2020

    Conseillé par Chloé et Stéphanie

    La vraie vie, pour les deux enfants de cette famille, c'est la vie dans un pavillon autour duquel toutes les maisons se ressemblent, où la mère est absente, inexistante, car le père, violent, préfère chasser et orner la maison d'animaux exposés tels des trophées plutôt que de jouer au mari aimant. Mais un accident va faire basculer la vie de la fratrie, Gilles devient froid, dur, ne rit plus et sa sœur aimerait tellement que les choses redeviennent comme avant...
    C'est un roman noir, glaçant, parfaitement construit, que nous donne à lire Adeline Dieudonné. Un roman dans lequel se mêlent à tour de rôle l'innocence et la dureté, la violence et la bonté, la douceur et la noirceur. Un tour de force, un uppercut !


  • Conseillé par (Librairie La Rose des Vents)
    4 juillet 2020

    Coup de coeur de Laurence

    Cinq étés. C'est le temps que vous allez passer avec la narratrice de "La Vraie vie".

    On ne connaît pas son prénom, juste son âge : 10 ans au début du roman. Cette petite fille grandit au sein d'une famille ni heureuse, ni unie, entre son jeune frère Gilles et ses parents.

    Un événement traumatisant a transformé son petit frère joyeux et insouciant en un petit garçon taciturne et méchant.

    "La vraie vie" n'est pas seulement le roman d'une famille, c'est aussi celui d'une jeune fille qui grandit trop vite, propulsée dans un monde sournois et fragile comme un château de cartes, en équilibre entre innocence et violence.

    Il y a dans ce texte une force magnétique envoûtante.

    Laurence


  • Conseillé par (La Touquettoise)
    9 juin 2020

    Ecriture intense, efficace..

    " La vraie vie " est un roman sauvage et violent où une jeune fille de 10 ans mettra tout en oeuvre pour redonner le sourire à son petit frère devenu un " Zombie " suite à un drame.

    Elle ne lâche rien, persiste, ne doute à aucun moment pourtant il lui faudra 5 étés pour essayer d'atteindre son but, 5 étés où on la voit se transformer en véritable guerrière mais aussi en une très belle jeune fille.

    C'est l'histoire d'un combat pour retrouver " La vraie vie , mais qu'est-elle véritablement ? N'est-elle pas parfois cruelle ? Ce qui est sûr c'est qu'elle nous réserve des surprises.


  • Conseillé par (Librairie Mots et Images)
    2 juin 2020

    Bienvenue chez Alice au Pays des Maximonstres !

    Alice au Pays des Maximonstres, ou quand la naïveté de la narratrice devient sa plus grande force pour affronter les situations cauchemardesques imposées par son père ...


  • Conseillé par (Librairie L’Intranquille Plazza)
    15 mai 2020

    D'une tendresse ravageuse

    Nous suivons une famille à l'apparence banale. Cette famille vit dans un lotissement, le Démo, d'une froideur dérangeante avec ses pavillons gris uniformes. L'héroïne vit avec son petit frère, Gilles, qu'elle chérit plus que tout au monde, son père, chasseur sanguinaire assoiffé de sang avec des sursauts de colère qui glacent la maison, tandis que sa mère est effacée et solitaire. La narratrice n'a de joie que lorsque la musique du marchand de glace retentit. Mais un malheureux incident va tout faire basculer et elle va devoir faire face à des démons tout au long de son adolescence. Pour les vaincre, elle va découvrir la physique et Marie Curie qui vont être sa plus grande échappatoire pour affronter la vraie vie.
    La noirceur de l'histoire est enrobée d'une écriture douce et candide.
    Une très belle lecture à ne pas laisser passer. Vous allez rire, vous allez pleurer et avoir peur avec elle !