Prescripteurs de saines addictions

J'ai couru vers le Nil

Alaa El Aswany

Actes Sud

  • Conseillé par (Librairie Dialogues)
    27 novembre 2018

    J'ai couru vers le Nil

    Souvenez-vous, printemps 2011, un vent de protestation soufflait sur quelques pays du monde arabe dont l’Égypte. Le peuple se mobilisait contre le régime de Moubarak, la corruption, l’absence de liberté.
    Dans ce nouveau roman, El Aswany exploite une forme qui lui est chère, le roman polyphonique : il convoque une mosaïque de personnages d’appartenances sociales diverses et variées, et dissèque les différentes strates de la société égyptienne. On y rencontre un chauffeur de taxi dont le fils, étudiant en médecine, organise les secours sur la place Tahrir ; le général Alouani et sa fille ; une présentatrice télé arriviste, un acteur léthargique qui rejoint les jeunes de la place Tahrir et transforme son appartement bourgeois en QG de la révolution et bien d’autres personnages encore.
    "J’ai couru vers le Nil" se concentre sur quelques mois : les signes annonciateurs de la révolution, les manifestations place Tahrir ( auxquelles l’auteur a pris part), la répression militaire suivie du retour à la dictature.
    Il est essentiel de lire ce roman documentaire, témoignage d’un épisode récent de l’histoire de l’Égypte. Certaines scènes glacent le lecteur, qui prend réellement conscience de l’obscurantisme dans lequel est plongé ce pays pour parvenir au constat amer d’une révolution avortée, d’un rendez-vous manqué avec la démocratie tant espérée.
    El Aswany dresse un portrait sans concession de ses compatriotes mais ne porte aucun jugement sur ses personnages. Il constate, tente de comprendre les uns et les autres et s’interroge : « Les Égyptiens n’ont-ils d’autres choix que la corruption ou la lâcheté ? »
    Ayant subi des pressions de la part du gouvernement, aucun éditeur égyptien ne s’est risqué à publier ce roman.
    "J’ai couru vers le Nil" s’inscrit dans la lignée des grands romans sociaux du XXème siècle. La légitimité d’El Aswany comme témoin actif de son époque est indiscutable.


  • Conseillé par
    26 septembre 2018

    Pour ceux de la place Tharir.

    Vis ma vie d’Égyptien ! L'histoire commence comme un feuilleton satirique sur l'hypocrisie ordinaire des bigots extrémistes, et se termine dans la spirale tragique d'une dystopie en cours. Le romancier nous invite à partager le quotidien de ses compatriotes. Il parvient à nous faire comprendre et tristement ressentir la révolte d'une jeunesse avide de justice face à une société résignée à la corruption et minée par la propagande. Éloge de la jeunesse et de son exigence.

    Coup de coeur d'Anne-Marie.