Prescripteurs de saines addictions

Réel Madrid
EAN13
9782370670939
Éditeur
Plein Jour
Date de publication
Langue
français

Réel Madrid

Plein Jour

Indisponible

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Le récit d’une jeunesse madrilène des années 70 dans la lumière crépusculaire
et étrange de l’Espagne assoupie de Franco jusqu’à la Movida.

Je suis né à Madrid, dans les années soixante. Franco était encore au pouvoir
et, de temps en temps, son cortège passait devant ma fenêtre. Quelquefois, ma
mère et moi nous descendions pour voir de plus près. Je n’oublierai jamais
cette attente, le défilé des limousines sur l’avenue. Paradoxalement, nous
habitions un quartier d’étrangers et d’artistes où régnait une atmosphère
authentiquement cosmopolite, une réelle décontraction. Un quartier qu’on
appelait plaisamment Costa Fleming parce qu’on s’y sentait, disait-on, tous
les jours en vacances.

La vie, lorsqu’elle n’est pas corsetée par l’idéologie, nous réserve parfois
des surprises. Je ne crois pas à la liberté absolue, qui ressemble trop à un
rêve de toute-puissance, mais j’aime les parenthèses, les clairières du temps,
quand les certitudes desserrent leur étreinte et laissent aux individus le
loisir de respirer et d’inventer.

J’évoque ici une période particulière de l’histoire de l’Espagne, les deux
décennies comprises entre 1965 et 1985, qui sont aussi les années de mon
enfance et de ma jeunesse. La dernière séquence du franquisme, la transition
démocratique, la tentative de coup d’État, la Movida... En ce temps-là, les
pays occidentaux semblaient encore très différents les uns des autres, et
l’Espagne était l’un des plus singuliers.

Depuis, une certaine uniformisation est à l’œuvre. Doit-on s’en réjouir, le
regretter ? Il n’est pas interdit, en tout cas, de se souvenir.

Mark Greene est l’auteur de nombreux romans, entre autres, Comment construire
une cathédrale, publié chez Plein Jour, et Federica Ber chez Grasset.
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